Question de M. ROUX Olivier (Français établis hors de France - UC) publiée le 25/08/1988

M. Olivier Roux attire l'attention de M. le ministre de la coopération et du développement sur la place croissante de la France en Guinée équatoriale. En effet, ce pays, ancienne colonie espagnole, qui fêtera le 12 octobre prochain le vingtième anniversaire de son indépendance, semble s'ouvrir progressivement à la francophonie : c'est ainsi que, dans le domaine économique, le franc C.F.A. a détrôné les pesetas guinéennes et les bipkwele (tentative de monnaie locale) depuis que cet Etat est entré dans la zone franc, le 1er janvier 1985 ; dans le domaine culturel, la radio guinéenne vient d'inaugurer un service d'informations en français et deux textes officiels font déjà état d'un bilinguisme franco-espagnol. Il lui demande en conséquence s'il envisage d'encourager et de développer l'influence de la France dans ce pays - où n'exercent à l'heure actuelle que quarante-trois coopérants français - et, dans l'affirmative, il souhaiterait savoir quels sont les grandsaxes de la politique de coopération menée.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 17/11/1988

Réponse. - La coopération bilatérale entre la France et la Guinée équatoriale, qui a réellement démarré avec la signature des accords de coopération de novembre 1979, s'est intensifiée avec l'entrée de ce pays dans la zone franc en janvier 1985. Actuellement, par le volume de son aide, la France se situe au premier rang des partenaires bilatéraux de la Guinée équatoriale. Visant à appuyer le développement économique et social, l'aide française est présente et active dans de très nombreux domaines, à savoir : la réhabilitation des infrastructures de base du pays (port de Malabo, routes, télécommunications, transports aériens) ; la mise en valeur des ressources naturelles (agriculture, pêche, prospection minière, énergie) ; l'appui à l'assainissement financier et à l'amélioration du fonctionnement des administrations publiques. Dans les secteurs culturels et de la formation, notre politique et nos actions s'efforcent de répondre fidèlement à la volonté clairement exprimée par le président Obiang de renforcer l'intégration de son pays à l'Afrique centrale francophone. Dans cette perspective il a déclaré le français langue officielle de travail à côté de l'espagnol (qui est également langue de culture) et a souhaité de notre part une coopération renforcée pour l'enseignement du français. La coopération française a donc été amenée à intensifier ses interventions de caractère culturel, menées presque exclusivement jusqu'alors par l'intermédiaire des deux instituts culturels d'expression française situés l'un dans la capitale, Malabo, l'autre dans la principale ville de la partie continentale. La commission mixte réunie en novembre 1987 a été l'occasion de préciser ces orientations nouvelles. Un projet expérimental d'enseignement du français a été élaboré et est actuellement mis en oeuvre. Il comporte plusieurs volets complémentaires (appui en ouvrages, bourses, assistance technique) et viendra renforcer notre dispositif modeste en place dans les établissements d'enseignement équato-guinéen. Par ailleurs, pour répondre aux demandes de nos partenaires, des interventions sont actuellement à l'étude dans les moyens de communications : presse, radio, télévision. La volonté des autorités équato-guinéennes de renforcer ce secteur est d'ailleurs telle qu'elles viennent d'inaugurer un service d'information en français à la radio nationale, anticipant sur la mise en place d'un projet de presse écrite bilingue élaboré par notre coopération. En complément de ses actions sur le terrain, la France met à la disposition de la Guinée équatoriale un programme substantiel de bourses : quarante boursiers équato-guinéens du gouvernement français sont actuellement en formation dans notre pays. L'importance de notre coopération pour la Guinée équatoriale trouve enfin son expression dans l'augmentation sensible de notre assistance technique : actuellement quarante-quatre coopérants français sont affectés en Guinée équatoriale sur des projets de développement, ce qui constitue un effectif important au regard de la dimension du pays. C'est donc un ensemble d'actions équilibré que met en oeuvre le ministère de la coopération et du développement en Guinée équatoriale. Cette coopération s'inscrit dans le cadre de relations bilatérales particulièrement chaleureuses.

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