Question de M. ROUX Olivier (Français établis hors de France - UC) publiée le 22/09/1988

M. Olivier Roux attire l'attention de Mme le ministre délégué auprès du ministre de la culture, de la communication , des grands travaux et du Bicentenaire, chargé de la communication, sur le projet Canal France, chaîne de télévision francophone destinée aux pays africains. Ce programme, dont le lancement était prévu pour le début de l'été, doit permettre la diffusion vers l'Afrique, grâce au satellite Intelsat V, d'émissions télévisées en français. Il lui demande de bien vouloir lui faire connaître les modalités de mise en oeuvre de ce nouvel instrument de communication au service de la francophonie ; il souhaiterait, par exemple, savoir quand ont eu lieu les premières émissions, quels sont les principaux programmes proposés et si les pays du Moyen-Orient pourront prochainement recevoir Canal France, comme cela était prévu.

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Transmise au ministère : Coopération


Réponse du ministère : Coopération publiée le 10/08/1989

Réponse. - Canal France International (C.F.I.) n'est pas une chaîne de télévision au sens classique du terme. C'est une banque d'images qui diffuse, par l'entremise du satellite Intelsat V, des émissions en provenance des chaînes et sociétés de production françaises, à destination des télévisions étrangères et, en tout premier lieu, vers les stations des 24 pays d'Afrique noire du ressort du ministère de la coopération et du développement. Les organismes de télévision des Etats destinataires disposent de ces images comme elles l'entendent, l'objectif poursuivi étant de leur donner matière à l'enrichissement de leurs grilles nationales de programmes. En d'autres termes, C.F.I. n'entre pas en concurrence avec les chaînes nationales, celles-ci conservant la maîtrise totale de la télédiffusion. La concertation entre Canal France International et les télévisions partenaires passe notamment par un comité consultatif d'orientation des programmes, qui se réunit périodiquement. C.F.I. ne se limite pas à promouvoir les images d'origine française et la langue de la francophonie. Elle a l'ambition de favoriser activement les échanges entre le Sud et le Nord, en privilégiant la diffusion des meilleurs produits de culture, de création, d'information et de divertissement du continent africain comme du reste du monde francophone. Elle doit jouer ainsi un rôle moteur de relais Sud/Sud dans le paysage audiovisuel mondial. Par ailleurs, C.F.I. s'emploiera à rénover les rapports de coopération avec les télévisions partenaires du Sud en s'engageant dans la coréalisation. En particulier, amorçant l'équilibre souhaité dans les échanges audiovisuels Nord/Sud, les coproductions doivent devenir un instrument privilégié du soutien de la France à la production nationale du Sud. Pour cet ensemble de raisons, la réservation dès le mois d'avril 1988, à l'initiative du ministère de la coopération et du développement, d'un canal hémisphérique sur le satellite Intelsat V, azimut 332° 5'est, offre à la France une opportunité exceptionnelle de développer son action audiovisuelle internationale. Dans la zone de couverture d'Intelsat V (Afrique, monde arabe, et Europe du sud), il est évident que l'Afrique noire francophone présente les conditions les plus favorables à l'exploitation d'un canal d'expression française, tant les Etats concernés se déclarent intéressés au plus haut point par un service satellitaire en langue française. Ils soulignent, en particulier, le confort que ce médium apportera à la réception des programmes français et francophones. Il convient de rappeler que la diffusion culturelle extérieure était assurée, jusqu'au 31 décembre 1988, uniquement sous la forme de l'acheminement par la voie aérienne d'émissions des chaînes publiques de télévision enregistrées sur cassettes vidéo. Ce dispositif, en raison de son archaïsme, de son coût et, en définitive, de son incapacité à affronter la concurrence étrangère axée sur le satellite ne répondait plus aux exigences de qualité et d'actualité des programmes que les pays du sud peuvent légitimement ressentir. En tout état de cause, le recours à une banque de programmes diffusée par le satellite multiplie la durée de la diffusion par quatre, réduit les manipulations techniques et garantit une réception immédiate et de qualité supérieure. Les programmes envoyés sur satellite sont " prêts à découper ", pour insertion par éléments dans les grilles des télévisions desservies ou, au choix, diffusables tels quels. Ils se présentent sous la forme de modules quotidiens de quatre heures et proposent des rendez-vous fixes par genres d'émissions. Leur habillage (bandes-annonces, avant programmes, rubriques, télé-textes de présentation) en favorise l'exploitation locale. La conception de la grille hebdomadaire des programmes pour la diffusion satellite a donné lieu à des approches successives entre le 1er février et le 30 mars 1989. Si " l'antenne zéro " a commencé à émettre en vraie grandeur dès le 17 avril, l'antenne réelle n'a débuté que le 15 mai avec la mise en route des premiers équipements de réception au Sénégal et en Côte-d'Ivoire. La grille type à laquelle C.F.I. a abouti réalise un équilibre entre les programmes, à raison d'un tiers de fictions (films, séries), un tiers de divertissements (variétés, jeux, dessins animés, spectacles divers) et un tiers de sujets " information culture sport " (actualités, reportages, retransmissions et documentaires). En ce qui concerne la desserte de l'Afrique sud-saharienne, les financements sont acquis auprès du Fonds d'aide et de coopération pour que, dès cette année, douze pays soient équipés de stations terriennes de réception. Le raccordement au service " Canal France International " concernera ainsi en 1989 : le Bénin, le Cameroun, le Cap-Vert, le Congo, la Côte-d'Ivoire, le Gabon, la Mauritanie, Sao Tomé, le Sénégal, le Tchad, le Togo et le Zaïre. Trois pays étaient totalement équipés au moment de l'ouverture du sommet francophone de Dakar : la Côte-d'Ivoire, le Gabon et le Sénégal. Le Cameroun sera doté de son dispositif de réception à la fin juillet. L'installation des autres pays suivra de trois semaines en trois semaines. Dix autres pays africains seront équipés en 1990 : Angola, Burkina Faso, Djibouti, Guinée, Mali, Niger, République Centrafricaine, Burundi, Guinée équatoriale, Mozambique. Seront ultérieurement bénéficiaires la Guinée Bissau et le Rwanda qui ne disposent pas encore d'un réseau national de télévision. D'autre part, à la demande du ministère des affaires étrangères, partie prenante du projet pour ce qui concerne les pays maghrébins et ceux du Moyen-Orient, trois premiers accords ont été conclus entre C.F.I. et les télévisions publiques de Jordanie (3 avril 1989), de Syrie (7 avril 1989) ainsi que du Maroc (31 mai 1989). Les secondes chaînes jordanienne et syrienne se sont engagées à reprendre deux ou trois heures par jour de programmes dès que les antennes de réception seront installées. Par ailleurs, Canal France ; d'émissions. Leur habillage (bandes-annonces, avant programmes, rubriques, télé-textes de présentation) en favorise l'exploitation locale. La conception de la grille hebdomadaire des programmes pour la diffusion satellite a donné lieu à des approches successives entre le 1er février et le 30 mars 1989. Si " l'antenne zéro " a commencé à émettre en vraie grandeur dès le 17 avril, l'antenne réelle n'a débuté que le 15 mai avec la mise en route des premiers équipements de réception au Sénégal et en Côte-d'Ivoire. La grille type à laquelle C.F.I. a abouti réalise un équilibre entre les programmes, à raison d'un tiers de fictions (films, séries), un tiers de divertissements (variétés, jeux, dessins animés, spectacles divers) et un tiers de sujets " information culture sport " (actualités, reportages, retransmissions et documentaires). En ce qui concerne la desserte de l'Afrique sud-saharienne, les financements sont acquis auprès du Fonds d'aide et de coopération pour que, dès cette année, douze pays soient équipés de stations terriennes de réception. Le raccordement au service " Canal France International " concernera ainsi en 1989 : le Bénin, le Cameroun, le Cap-Vert, le Congo, la Côte-d'Ivoire, le Gabon, la Mauritanie, Sao Tomé, le Sénégal, le Tchad, le Togo et le Zaïre. Trois pays étaient totalement équipés au moment de l'ouverture du sommet francophone de Dakar : la Côte-d'Ivoire, le Gabon et le Sénégal. Le Cameroun sera doté de son dispositif de réception à la fin juillet. L'installation des autres pays suivra de trois semaines en trois semaines. Dix autres pays africains seront équipés en 1990 : Angola, Burkina Faso, Djibouti, Guinée, Mali, Niger, République Centrafricaine, Burundi, Guinée équatoriale, Mozambique. Seront ultérieurement bénéficiaires la Guinée Bissau et le Rwanda qui ne disposent pas encore d'un réseau national de télévision. D'autre part, à la demande du ministère des affaires étrangères, partie prenante du projet pour ce qui concerne les pays maghrébins et ceux du Moyen-Orient, trois premiers accords ont été conclus entre C.F.I. et les télévisions publiques de Jordanie (3 avril 1989), de Syrie (7 avril 1989) ainsi que du Maroc (31 mai 1989). Les secondes chaînes jordanienne et syrienne se sont engagées à reprendre deux ou trois heures par jour de programmes dès que les antennes de réception seront installées. Par ailleurs, Canal France International sera en mesure de fournir ses programmes à la radio- télévision marocaine dès la fin du mois d'août 1989. Au total, Canal France International s'analyse comme un véritable projet de coopération. La conception de ses programmes met prioritairement en valeur la qualité de la production française et francophone dans le respect des attentes des spectateurs du sud. On saisit ainsi l'intérêt intrinsèque de ce projet : il conforte les chaînes nationales en les nourrissant d'images nouvelles, il permet aux Etats destinataires de garder la maîtrise de leurs outils de communication dans la phase actuelle de bouleversements du paysage audiovisuel international. ; International sera en mesure de fournir ses programmes à la radio- télévision marocaine dès la fin du mois d'août 1989. Au total, Canal France International s'analyse comme un véritable projet de coopération. La conception de ses programmes met prioritairement en valeur la qualité de la production française et francophone dans le respect des attentes des spectateurs du sud. On saisit ainsi l'intérêt intrinsèque de ce projet : il conforte les chaînes nationales en les nourrissant d'images nouvelles, il permet aux Etats destinataires de garder la maîtrise de leurs outils de communication dans la phase actuelle de bouleversements du paysage audiovisuel international.

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