Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 26/01/1989

M. René Trégouët appelle l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur le grave problème de l'illettrisme dans notre pays. De récentes études très sérieuses montrent, en effet, qu'un Français adulte sur cinq a des difficultés plus ou moins graves de lecture et d'écriture. Les deux classes d'âge les plus touchées par ce problème sont les jeunes de moins de vingt-cinq ans ayant interrompu très tôt leur scolarité et les personnes âgées de plus de soixante-cinq ans qui n'ont pas toujours eu la chance de bénéficier d'une scolarisation suffisante. L'illettrisme étant lié d'une manière évidente au chômage et à la précarité, on peut penser qu'il doit toucher une proportion importante des personnes qui vont bénéficier du revenu minimum d'insertion. N'est-il pas alors envisageable que le ministère de l'éducation nationale participe, avec les collectivités territoriales concernées, à une action de détection et de lutte contre l'illettrisme auprès des bénéficiaires du revenu minimum d'insertion. Une telle action pourrait contribuer de manière puissante à la réinsertion professionnelle, sociale et culturelle d'un grand nombre de nos concitoyens ; elle permettrait, en outre, de lutter efficacement contre l'écueil redoutable de l'assistanat difficilement évitable dans le cadre actuel du fonctionnement du revenu minimum d'insertion. Il lui demande donc quelles sont les mesures envisagées par le Gouvernement pour mieux coordonner la lutte contre l'illettrisme et la lutte contre la pauvreté

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 06/07/1989

Réponse. - Le Gouvernement est pleinement conscient du lien évident qui existe entre faible niveau de formation et de qualification, d'une part, et précarité sociale et professionnelle, d'autre part. C'est pourquoi le dispositif d'insertion qui fait l'objet de la circulaire du 9 mars 1989 relative à la mise en oeuvre du revenu minimum d'insertion prévoit explicitement une action sur ces différents aspects dans toutes leurs dimensions. En effet, cette circulaire, qui incite à la mobilisation de tous les responsables concernés et présente l'ensemble des politiques d'insertion qui peuvent être mises à profit, comporte notamment un volet " politique éducative " en plus du volet " insertion professionnelle ". La politique éducative présentée porte à la fois sur la lutte contre l'échec scolaire, la prévention de cet échec, l'insertion sociale et professionnelle des jeunes sortis du système scolaire sans qualification ou avec un niveau de formation insuffisant et l'action envers les adultes. Elle insiste sur les notions d'adaptation aux réalités des contextes locaux et d'action pluripartenariale et montre quel peut être l'apport dans les différents domaines d'intervention des instances de formation relevant de l'éducation nationale.

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