Question de M. DÉSIRÉ Rodolphe (Martinique - RDSE) publiée le 29/06/1989

M. Rodolphe Désiré attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, du logement, des transports et de la mer sur les tarifs pratiqués par Air-France pendant la période d'été ainsi que les conséquences économiques qui en découlent. De fin juin à fin septembre, Air-France pratique les prix les plus élevés alors que le coût des hôtels est réduit à près de 40 p. 100. Cette politique des tarifs menés par la Compagnie nationale, affecte gravement l'économie touristique de la Martinique et ce, pour trois raisons. D'abord, elle est dissuasive pour les voyageurs, et en particulier les touristes et les étudiants désirant se rendre aux Antilles, et en contradiction totale avec la politique et les intérêts de l'Etat, lequel paye généralement les voyages des fonctionnaires originaires des D.O.M. bénéficiant de congés bonifiés. Ensuite, en élevant le coût du produit, cette politique a des répercussions sur le taux de remplissage de l'hôtellerie qui, en cette saison, est fortement abaissé (de 83 p. 100 à 66 p. 100) pour la grande hôtellerie, (de 67 p. 100 à 48 p. 100) pour la moyenne et la petite ainsi que sur les bénéfices obtenus pendant la période d'hiver, car pour des raisons sociales évidentes, les hôteliers martiniquais ne peuvent pas fermer leurs établissements. Ces deux facteurs contribuent d'ailleurs à déséquilibrer les comptes d'exploitation des hôtels. Enfin, la politique actuelle d'Air-France est non seulement incapable de répondre au flux important de voyageurs, observé durant ces quatre mois, mais elle s'accompagne aussi d'une liberté de déplacement amoindrie. Cette situation est donc paradoxale, car elle conduit à annihiler les efforts entrepris par l'Etat, les collectivités locales, ainsi que par la C.E.E., depuis de nombreuses années en faveur du développement du tourisme antillais. C'est pourquoi il lui demande ce qu'il compte faire pour amener une baisse substantielle des tarifs aériens de fin juin à fin septembre, seule manière de dynamiser l'économie antillaise pendant la période d'été. Par ailleurs, il souhaite connaître ses intentions pour accélérer la libéralisation des transports aériens ainsi que pour améliorer les moyens techniques au sol, pour l'instant insuffisants face à l'augmentation inexorable de trafic. N'envisage-t-il pas en conférence, réunissant les différents partenaires concernés, afin de faire le point sur le problème posé par les transports entre les départements français d'Amérique et l'espace européen.

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Réponse du ministère : Équipement publiée le 31/08/1989

Réponse. - La desserte aérienne entre la métropole et les départements d'outre-mer antillais, assurée de longue date par la compagnie nationale Air France, a été élargie depuis juillet 1986 à la compagnie de transport à la demande Minerve, en décembre 1987 à la compagnie Aéromaritime (filiale d'U.T.A.) et en décembre 1988 à la compagnie Corse Air International. En outre, un accord de principe a été donné aux compagnie Air Guadeloupe et Euralair International en association avec Air Martinique et Air France pour assurer des liaisons régulières entre la métropole et les Antilles. L'ouverture de cette desserte à de nouvelles compagnies a été réalisée dans le cadre de conventions définissant les contraintes de service public que les compagnies sont tenues de respecter, à savoir : adaptation des capacités à la saisonnalité de la demande, octroi de réductions tarifaires aux enfants de moins de douze ans et priorité accordée aux évacuations sanitaires. Par ailleurs, les compagnies se sont engagées à mettre en place les capacités supplémentaires que l'augmentation de la demande rendrait nécessaires. Ainsi, l'offre d'un nombre suffisamment important de sièges pendant l'été dépend des efforts conjugués des compagnies Air France, Minerve et Aéromaritime. Dans ce cadre, les companies définissent librement leur politique commerciale sous réserve de ne pas dépasser un tarif maximum fixé par la convention qui les lie à l'Etat. C'est ainsi que toutes les compagnies desservant les Antilles pratiquent les tarifs les plus élevés les semaines d'été. En effet, elles ont l'obligation d'offrir des capacités accrues durant cette période, ce qui alourdit leurs coûts d'exploitation. Pour ce qui concerne l'amélioration de l'accueil des passagers dans les aéroports, des investissements ont été entrepris et pour certains réalisés ; il s'agit à Fort-de-France de l'extension de la salle de livraison des bagages pour pouvoir traiter deux gros porteurs en même temps, la création d'un quatrième poste de stationnement et le réaménagement des voies d'accès et de stationnement automobile à l'extérieur de l'aéroport.

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