Question de M. PERCHERON Daniel (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 13/07/1989

M. Daniel Percheron attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur la situation de l'académie de Lille dans le domaine des retards scolaires. En effet, les retards scolaires étaient très importants dans les classes de l'enseignement élémentaire de l'académie de Lille. Ainsi ce retard était considérable dès le cours préparatoire puisqu'il touchait 18,5 p. 100 des élèves en 1977-1978 et 19,6 p. 100 en 1982-1983. Il a, depuis lors, fortement baissé puisqu'il n'est plus que de 12 p. 100 en 1987-1988. Depuis 1977, les retards de deux années au cours préparatoire sont tombés de 3,1 p. 100 à 1 p. 100 seulement et les retards d'une année de 15,4 p. 100 en 1977-1978 à 11 p. 100 en 1987-1988. Cette amélioration s'observe à tous les niveaux de l'école élémentaire. Pour importantes que soient ces évolutions favorables, elles sont encore insuffisantes. Le fait que 10,3 p. 100 des élèves de CM 2 aient deux ans de retard en 1987-1988 implique de nouveaux efforts pour chercher à éliminer tout retard de plus d'un an en fin d'école primaire. C'est pourquoi il lui demande les intentions du Gouvernement afin de continuer à réduire concrètement l'inégalité des chances dans la région Nord - Pas-de-Calais.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 19/10/1989

Réponse. - Le ministère s'est fixé comme objectif premier de créer les conditions de la réussite scolaire de tous les élèves. Des actions prioritaires viendront soutenir, à la rentrée, les efforts déjà entrepris, l'ensemble se développant selon trois axes complémentaires : l'évaluation-formation lancée à la rentrée dans les classes de C.E. 2 et de 6e ; les projets d'écoles ; la politique des zones d'éducation prioritaires. 1° L'évaluation-formation en C.E. 2 et 6e. - Il s'agit là d'une opération totalement nouvelle dans le système éducatif français. L'opération lancée à la retraite scolaire 1989 vise, d'une part, l'évaluation des élèves de C.E. 2 et de 6e en français et en mathématiques, d'autre part l'organisation d'actions de formation continue destinées aux enseignants de C.E. 2 et de 6e. Ces actions de formations permettront aux enseignants de mettre en place dans ces classes, des actions diversifiées de soutien ou de réapprentissage adaptées aux difficultés et aux situations individuelles identifiées et précisées par l'évaluation. 2° Les aides aux projets d'école. - Pour que l'enfant soit véritablement au coeur du système éducatif, il faut que les équipes pédagogiques locales aient des possibilités réelles d'initiative. Des moyens sont proposés aux équipes pédagogiques pour imaginer, dans le cadre de leur projet d'école, des solutions propres à améliorer la réussite de tous. De manière générale, les actions réalisées peuvent prendre des formes différentes en fonction des analyses des causes d'échec ou de difficulté : a) innovations pédagogiques proprement dites : actions en faveur du développement de la lecture, animations, bibliothèques centres documentaires ; mise en place d'une organisation des apprentissages par cycle ; mise en place de liaisons entre les différents cycles de la solidarité, de l'école maternelle au collège : amélioration de l'accueil des enfants de deux à trois ans à l'école maternelle ; b) actions pour combattre les inégalités dues aux possibilités d'aides et de stimulations du milieu familial : animation des moments d'interclasse ; organisation, hors temps scolaire, d'actions spécifiques apportant aux enfants des instruments de travail et des méthodes d'organisation et facilitant un suivi régulier de leur scolarité ; c) projets mis en place pour tenir compte des contraintes géographiques (zones rurales ou de montagne) : projets télématiques, expériences de classes itinérantes, regroupements périodiques, actions visant à rendre à l'école son rôle de centre culturel local. Enfin, l'action culturelle constitue une composante essentielle du projet d'école et favorise l'accès de tous les élèves aux pratiques artistiques. 3° Les zones d'éducation prioritaires. - La politique des zones prioritaires a été relancée dès l'année scolaire 1988-1989 avec, notamment, le paiement d'heures supplémentaires pour les enseignants. Parallèlement, une évaluation de cette politique a été demandée à l'inspection générale. Une deuxième étape de relance de cette politique va avoir lieu au cours de cette année scolaire ; elle s'articulera autour des axes suivants : redéfinition géographique des zones ; structuration de chaque zone autour d'un projet éducatif. Ces diverses mesures seront mises en place dans toutes les académies, y compris dans la région Nord - Pas-de-Calais.

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