Question de M. RENAR Ivan (Nord - C) publiée le 19/04/1990

M. Ivan Renar attire l'attention de M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire sur la situation de l'entreprise Copenor, à Dunkerque. En effet, le plan gouvernemental de restructuration de la chimie française a entériné le démantèlement du groupe Orkem ; la Copenor devenant la propriété conjointe d'Atochem, filiale d'Elf Aquitaine, et du groupe italien Enimont. Enimont étant le concurrent direct de la Copenor pour la production de polyéthylène, de nombreuses interrogations existent quant à l'avenir du site de Dunkerque et des 610 salariés. Déjà le projet de création d'une unité de malëique a été abandonné par la nouvelle direction. En conséquence, il lui demande de prendre toutes les mesures visant à garantir l'avenir du site de Dunkerque par le développement de ses activités et son maintien dans un groupe chimique national.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 05/07/1990

Réponse. - L'accord passé avec la société Enimont dans la filière " éthylène-polyéthylène " a été conclu après une large consultation des sociétés chimiques de réputation internationale, et bien évidemment des sociétés françaises, susceptibles d'offrir aux usines de ce secteur de meilleures perspectives de marché, donc de développement, que celles que le groupe Orkem pouvait envisager à son niveau. Le souci de renforcer les atouts de la plate-forme de Dunkerque, dont l'avenir avait pu inspirer certaines craintes il y a quelques années en période de faible conjoncture, n'a pas été étranger à la réalisation de cet accord. Celui-ci installe désormais les unités de polyéthylène du site dans la mouvance du leader du marché européen. Parallèlement les usines de la filière méthacrylate d'Orkem se trouvent renforcées par le rapprochement avec la société Vedril qui quitte le groupe Enimont. S'agissant de la restructuration de la chimie française, qui procure une meilleureassise financière et internationale à la chimie de base et aux activités parachimiques du secteur public en les rassemblant respectivement autour des pôles déjà constitués par Elf-Aquitaine et Total-C.F.P., elle n'entraîne aucun démembrement du potentiel conservé par Orkem sur le site de Dunkerque. Celui-ci fusionnera en effet intégralement avec le secteur prétochimique d'Atochem filiale à 100 p. 100 de la société nationale Elf-Aquitaine. S'il est évident que le développement d'un site pétrochimique comme celui de Dunkerque sera largement tributaire de la conjoncture mondiale et des évolutions structurelles que peut connaître le marché international aussi bien des hydrocarbures que des produits pétrochimiques, l'expérience a montré en matière d'aménagement industriel que pour la chimie de base un facteur important consistait à privilégier la constitution de sites puissants, en associant dans un certain nombre de cas, des investisseurs de la Communauté économique européenne. Il s'agit en effet de valoriser au maximum les matières premières que nous sommes obligés d'importer tout en réalisant des économies d'échelle en faisant appel à des opérateurs disposant d'une maîtrise suffisante des débouchés, notamment dans le cadre du grand marché européen. Après des débuts qui n'ont pas été faciles, la zone pétrochimique de Dunkerque est ainsi en voie de réaliser avec la raffinerie Total, l'association entre Atochem et Enimont pour la production d'éthylène, Enimont pour le polyéthylène, Beaulieu pour le polypropylène, un ensemble consistant d'atouts potentiels pour son propre développement. Il importe donc que l'action de l'Etat, des collectivités locales concernées, comme du personnel de la plate-forme, soit essentiellement orientée vers l'élargissement de cette base qui constitue le meilleur garant du renforcement de l'emploi et du développement économique du site face à des fluctuations conjoncturelles manifestement toujours très sensibles dans les activités chimiques de base.

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