Question de M. PERCHERON Daniel (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 14/06/1990

M. Daniel Percheron attire l'attention de M. le ministre des postes, des télécommunications et de l'espace sur le problème que pose le développement des outils modernes de communication. En effet, selon un sondage, près d'un Français sur trois (32 p 100) ne connaît pas toutes les touches de son téléphone ou de son répondeur et 36 p 100 ne sont pas attirés par les nouveaux produits qui peuvent leur faciliter la vie. Près d'un quart (22 p 100) des personnes interrogées sont réfractaires vis-à-vis de la technique, moins hostiles mais tout aussi perplexes. Les déphasés (22 p 100) n'ont pas de Minitel, n'utilisent pas les cabines téléphoniques et ne connaissent par coeur que trois numéros de téléphone. L'étude montre que la moitié des Français se moque de la technique ou trouve que c'est trop dur. D'où un risque d'exclusion écartant du progrès technologique les personnes âgées, les handicapés ou encore tous ceux qui, indépendamment de l'âge ou du statut social, ont un blocage psychologique à l'égard des outils de communication modernes. Il lui demande de bien vouloir lui faire connaître ses intentions à ce sujet.

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Réponse du ministère : Postes publiée le 30/08/1990

Réponse. - Le sondage évoqué est celui cité dans le rapport rédigé à la demande du ministre par M. Jacques Dondoux, ingénieur général. Il a le grand mérite de quantifier des facteurs certes déjà connus qualitativement, à savoir que le progrès technique est plus rapidement assimilé par les jeunes que par les personnes âgées, par les non-handicapés que par les handicapés, par les personnes aisées que par celles à faibles ressources. A l'issue de ce rapport, le ministre des postes, des télécommunications et de l'espace a rendu publiques, le 26 juin dernier, les vingt-deux premières mesures prises dans ce domaine. Ces mesures, qui concernent d'ailleurs aussi bien la Poste que les Télécommunications, se développent autour de trois axes. En premier lieu, mieux faire connaître aux intéressés les produits et services qui leur sont offerts. En deuxième lieu, améliorer la concertation avec le public. En troisième lieu enfin, s'efforcer d'assurer à tous une égalité d'accès aux prestations du service public. Les cinq mesures concernant France Télécom à ce titre portent sur : l'étude d'un poste téléphonique pour malentendants ; des mesures en faveur des abonnés en situation de pauvreté ou de précarité ; la prise en compte des besoins spécifiques des handicapés dans les programmes d'installation des cabines publiques ; la mise en place dans les publiphones d'un dispositif émettant un " bip " sonore en fin de communication, attirant ainsi l'attention sur l'oubli éventuel de la télécarte ; la possibilité d'utiliser des cartes bancaires dans les cabines des aéroports. Il va de soi que ces mesures ne peuvent combler tous les handicaps ; elles contribuent néanmoins à donner accès aux moyens modernes de télécommunications à ceux qui sans elles risqueraient d'en rester écartés.

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