Question de M. FOSSET André (Hauts-de-Seine - UC) publiée le 13/09/1990

M. André Fosset appelle l'attention de M. le ministre du commerce extérieur sur l'analyse des exportations du bâtiment et des travaux publics (B.T.P.) réalisée par le centre d'analyses stratégiques et de prévisions de la direction des affaires économiques et internationales du ministère de l'équipement, du logement, des transports et de la mer. Il apparaît selon ces statistiques que l'activité B.T.P. connaît une baisse du volume des travaux depuis 1984 à l'exportation et que les conséquences sur la balance des paiements sont importantes. C'est ainsi que l'activité B.T.P. est passée de 65,8 milliards de francs en 1984 à 46,5 milliards de francs en 1988. Il lui demande donc la nature des initiatives qu'il envisage de prendre pour contribuer à l'activité exportatrice des entreprises françaises du B.T.P.

- page 1978


Réponse du ministère : Commerce extérieur publiée le 29/11/1990

Réponse. - On note dans les années 1980 une baisse importante de l'activité mondiale du B.T.P. puisque le volume de prises de commandes à l'exportation pour les 250 plus grandes firmes du secteur dans le monde est passé de 130 milliards de dollars en 1982 à 70 milliards en 1987. Depuis 1988 une tendance à la reprise semble se manifester puisque, pour ces exercices, le volume des prises de commandes est remonté à 95 millards de dollars. Le B.T.P. français a su assez bien résister à cette contraction sensible du marché mondial en 1980/82 en faisant valoir son haut niveau technique et l'usage de brevets exclusifs, sa capacité à mener à bien de très grands chantiers et la qualité de ses offres financières. En effet, si au cours de cette période le volume des prises de commandes à l'exportation par les entreprise françaises est passé de plus de 60 milliards de francs français en 1981 à 45 milliards en 1984, on constate depuis 1984 une légère reprise à la hausse de ces commandes qui ont atteint près de 50 milliards en 1988. Nos entreprises ont, au cours de la dernière décennie, cherché à recentrer géographiquement leurs marchés d'exportation vers des pays plus solvables. Ce redéploiement a nécessité la création de nombreuses filiales dans les pays acheteurs, et a conduit les entreprises à effectuer d'importants investissements dans les pays de l'O.C.D.E. et en Asie. Par ailleurs, la profession a dû faire face à une compétition internationale qui est devenue plus vive. Des sociétés chinoises, coréennes, yougoslaves et turques concurrencent désormais nos entreprises sur ce type de marché en proposant des prix extrêmement compétitifs sur les prestations de technicité moyenne. Les initiatives prises par l'administration pour aider les entreprises de B.T.P. dans leur activité à l'exportation s'articulent autour de trois orientations : - favoriser la remise d'offres françaises en consortium avec des entreprises européennes en adaptant lagarantie d'assurance-crédit délivrée par la Coface aux différents montages contractuels qui peuvent s'avérer nécessaires (cotraitance, sous-traitance, etc.) ; - faciliter la création de filiales locales. L'exportateur dispose en effet de la garantie des investissements (délivrée par le Coface ou par la B.F.C.E.) réalisés à l'étranger pour l'ensemble des risques politiques ; - améliorer la qualité des offres financières françaises en mixant plusieurs formes de financement (crédits acheteurs garantis par la Coface, financements internationaux, financements de la Caisse centrale de coopération économique). Enfin, une réforme du régime de garantie de ce type de marché est en cours d'élaboration. Elle devrait permettre aux entreprises de mieux gérer leurs risques et à l'Etat de mieux maîtriser les charges d'indemnisation. Une meilleure gestion du risque est en effet souhaitable pour éviter aux entreprises d'avoir à subir, comme par le passé, de lourdes pertes financières sur des marchés de grande taille.

- page 2530

Page mise à jour le