Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 11/10/1990

M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire sur les conséquences des événements du Golfe sur l'économie française. Il constate, en effet, que la crise du pétrole devrait inciter à accroître l'indépendance énergétique de la France et lui demande s'il envisage de réactualiser le programme nucléaire. En dehors de la sécurité de nos approvisionnements, la construction de nouvelles centrales, en plus de celles, en cours, permettrait de disposer d'une source d'énergie à des prix stables, sans doute inférieurs à ceux du pétrole, et contribuerait à améliorer l'équilibre de nos échanges extérieurs.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 07/02/1991

Réponse. - Les événements politiques du Golfe et leur incidence sur les prix du pétrole nous rappellent la vulnérabilité de notre situation énergétique. En raison de la politique vigoureuse menée en ce domaine depuis 1973, et confirmée à plusieurs reprises et en dernier lieu lors du débat à l'Assemblée de décembre 1989, notre dépendance énergétique a été fortement réduite. La production d'électricité nucléaire française représentait, en 1989, 32 p. 100 de la consommation d'énergie de la France. Quant aux économies d'énergie réalisées depuis le premier choc pétrolier, elles permettent d'économiser, chaque année, près de 20 p. 100 de notre consommation d'énergie. Notre taux d'indépendance énergétique a ainsi été porté de 22,5 p. 100 en 1973 à 47,4 p. 100 en 1989, rejoignant celui de l'Allemagne fédérale, qui est dotée de ressources fossiles importantes. Parallèlement, notre dépendance vis-à-vis du Proche-Orient, en termes d'importations de pétrole brut, est tombée de72 p. 100 à 44 p. 100 sur la même période. L'électricité hydraulique et nucléaire - comme les économies d'énergie - apporte ainsi une contribution solide à notre indépendance nationale, qi'il convient de préserver. Au lendemain du premier choc pétrolier, un effort massif d'investissement en centrales nucléaires a été engagé. Ce programme avait pour objet non seulement de faire face à la croissance des besoins en électricité mais aussi de substituer l'énergie nucléaire au fioul pour la production d'électricité, afin d'améliorer notre indépendance énergétique. Ainsi, alors qu'en 1973 le nucléaire représentait 8 p. 100 et le fioul 39 p. 100 de notre production électrique, ces valeurs étaient respectivement en 1989 de 75 p. 100 pour le nucléaire et 3 p. 100 pour le fioul. Aujourd'hui, les nouvelles centrales ne servent qu'à répondre à l'augmentation de la demande. La situation actuelle ne justifie pas d'accélérer les engagements, étant donné le niveau d'équipement du parc. Au-delà de la décision récente d'engagement en 1991 de Civaux 1, il conviendra d'évaluer au cas par cas, au fur et à mesure de l'évolution des perspectives de consommation, le rythme d'engagement des nouveaux moyens de production nécessaires à long terme.

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