Question de M. COLLOMB Francisque (Rhône - UC) publiée le 11/10/1990

M. Francisque Collomb attire l'attention de M. le ministre de la recherche et de la technologie sur l'énergie d'origine éolienne. Les recherches furent abandonnées, et récemment reprises. Il lui demande si les pouvoirs publics envisagent la réouverture du centre expérimental de Lannion mis en service en 1982, puis fermé en 1985.

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Réponse du ministère : Recherche publiée le 07/02/1991

Réponse. - Chargée depuis sa création en 1982 de concevoir, promouvoir et coordonner les programmes dans le domaine des énergies renouvelables, l'Agence française pour la maîtrise de l'énergie n'a pas manqué d'inclure l'énergie éolienne parmi ses axes d'intervention. Il convient à cet égard de distinguer plusieurs domaines d'action au titre de la recherche et développement. En ce qui concerne les machines, les programmes de la décennie 1980 n'ont pas porté sur celles de grande puissance, les expériences étrangères (Californie, Danemark) ayant montré l'insuffisante rentabilité des investissements consentis. Les programmes français ont donc (1982-1986) été concentrés sur les machines de moyenne puissance et ont rencontré de très sérieuses difficultés. L'A.F.M.E. a alors réorienté ses programmes sur le développement des aérogénérateurs de petite puissance (inférieure à 50 kilowatts) qui bénéficient d'un marché relativement important sur les sites isolés et non reliés au réseau électrique (phares et balises, pompage, électrification villageoise). Un seul fabricant reste présent pour la production de ces machines avec une gamme qui s'étend de 5 à 12 kilowatts. Cette faible capacité industrielle a entraîné la fermeture, à la fin de l'année 1988, du centre d'essais de Lannion qui ne se justifiait plus. Dans le domaine des composants d'aérogénérateurs, en revanche, les industriels français sont présents sur la scène internationale comme fournisseurs des industriels étrangers de l'éolien : pales, génératrices et motoréducteurs, arbres porte-hélices et multiplicateurs, mâts. Ces composants entrent pour une part importante dans le coût des machines, et le savoir-faire industriel et commercial de nos entreprises constitue un atout. Le soutien à la recherche mené par l'A.F.M.E. a permis de structurer une recherche de base sur l'analyse et comportement dynamique des rotors d'aérogénérateurs. Les acquis scientifiques dans ce domaine permettent d'envisager un progrès technologique important à moyen terme grâce à la mise en oeuvre de nouveaux matériaux. Pour les prochaines années, l'Agence soutiendra en outre, notamment, l'activité de recherche sur le couplage éolien-diesel, l'aide au développement et la qualification de fibres de carbone, le développement d'un aérogénérateur de 25 kilowatts, des études de gisements, de sites et de faisabilité dans les départements et territoire d'outre-mer. Le décroissance des moyens consacrés à l'énergie éolienne marque donc moins un abandon des recherches qu'un souci plus marqué de sélectivité des actions au profit de celle qui garantissent de meilleurs débouchés industriels et commerciaux.

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