Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 20/12/1990

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire combien d'années il faudra à E.D.F. pour enterrer ses lignes électriques et éviter, ainsi, les accidents fréquents provoqués par les intempéries ?

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 25/07/1991

Réponse. - La mise en souterrain des réseaux très haute tension (400 et 225 kV), haute tension (90 et 63 kV), moyenne tension (20 kV et 15 kV) et basse tension, qui composent le réseau électrique français, soulève un certain nombre de problèmes techniques et économiques. Pour ce qui concerne les réseaux 225 et 400 kV, le faible développement en souterrain provient de contraintes d'ordre technique et économique, pour certaines très difficilement surmontables, communes à l'ensemble des pays européens. En premier lieu, la chaleur dégagée par le passage du courant dans les conducteurs se dissipe difficilement dans le sol, ce qui limite les capacités de transport. En 225 kV, par exemple, les performances d'un câble enterré sont deux fois inférieures à celles d'un conducteur aérien de même section. En second lieu, lorsqu'un câble est parcouru par un courant alternatif, une partie de ce courant se transforme en courant réactif qui diminue la capacité de transport de la ligne. Ce phénomène augmente avec la tension et la longueur de l'ouvrage. Cet effet conduit donc à limiter l'emploi des câbles souterrains à très haute tension à de très faibles distances dans des zones à très forte densité de population, sauf à mettre en oeuvre des techniques particulières de compensation nécessitant des ouvrages coûteux et occupant au sol une surface importante. En exploitation, si les canalisations enterrées sont à l'abri des aléas climatiques, elles sont néanmoins la source de nombreuses avaries consécutives aux travaux de terrassement effectués à proximité ou à des défauts internes aux installations. Sur le réseau 225 kV, par exemple, le nombre d'avaries est en moyenne de cinq à dix fois plus élevé en souterrain qu'en aérien pour une longueur de circuit donnée. Pour une avarie, le temps d'indisponibilité est en outre de trente fois supérieur, compte tenu des difficultés de localisation du défaut et de mise en oeuvre du chantier. D'un point de vueéconomique, le coût d'une liaison souterraine est ainsi considérablement plus élevé que celui d'une ligne aérienne. Différentes études ont montré que la mise en souterrain multiplie le coût de l'ouvrage par dix à trente pour des tensions allant de 225 à 400 kV. Compte tenu de ces contraintes, la mise en souterrain du réseau très haute tension 400 kV n'est pas envisagée. Cette conclusion est partagée au niveau international. Tout récemment encore, une étude confiée par le gouvernement autrichien à des experts indépendants a confirmé cette analyse. Pour les réseaux 225 kV et pour les réseaux haute tension, une mise en souterrain est pratiquée - sur de courtes distances - dans les zones urbaines, ou lorsque des contraintes environnementales majeures existent, malgré le surcoût économique qui en résulte. En ce qui concerne le réseau moyenne tension, les contraintes techniques moins importantes ainsi que les progrès technologiques récents permettent la mise en souterrain des lignes nouvellement construites, dans les cas où le bilan économique de cette solution par rapport à une solution aérienne n'est pas défavorable. Ainsi en 1989, pour la moyenne tension, Electricité de France a enterré 34 p. 100 des ouvrages nouveaux et se fixe comme objectif d'enterrer 50 p. 100 des ouvrages nouveaux à l'avenir. Le programme d'investissement de renouvellement des réseaux moyenne et basse tension de 12,5 millions de francs, qui est partie intégrante du programme d'amélioration de la qualité de service, devrait par ailleurs favoriser sur la période 1989-1992 la mise en souterrain, à l'occasion de leur renouvellement, des ouvrages moyenne tension. Dans le cas des lignes basse tension, la mise en souterrain déjà pratiquée dans certaines agglomérations n'est cependant pas généralisable à l'ensemble du réseau en raison du surcoût trop important d'une telle politique. ; renouvellement, des ouvrages moyenne tension. Dans le cas des lignes basse tension, la mise en souterrain déjà pratiquée dans certaines agglomérations n'est cependant pas généralisable à l'ensemble du réseau en raison du surcoût trop important d'une telle politique.

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