Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 13/02/1992

M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre de l'environnement sur le constat dressé par la Commission européenne dans son troisième rapport annuel sur l'état de santé des forêts de la Communauté. Défoliation et décoloration en hausse, détérioration de l'état de santé des forêts européennes entre 1989 et 1990, tel est le verdict rendu par les experts qui ont sondé comme chaque année la forêt européenne. Ainsi sur le total des superficies sondées, 15 p. 100 des arbres perdent leurs feuilles ou leurs aiguilles, et 14 p. 100 leurs couleurs, signes d'une pollution atmosphérique. Il lui demande de lui faire connaître les actions menées dans ce domaine visant à enrayer ce phénomène.

- page 350


Réponse du ministère : Environnement publiée le 30/04/1992

Réponse. - Le programme Deforpa, mis en place en 1984 par les ministères de l'environnement, de l'agriculture et de la forêt, de la recherche et de la technologie et sous les auspices de la Commission des Communautés européennes avait pour objectif prioritaire l'identification des causes du dépérissement des résineux observé au début des années quatre-vingt dans les Vosges. Ces recherches, qui ont duré jusqu'en 1991, ont abouti à la conclusion qu'il n'y a pas un dépérissement généralisé en France, mais une diversité d'évolutions en fonction de l'essence et de la région considérées. La détérioration de l'état de santé des forêts françaises peut cependant mettre en cause trois facteurs principaux qui sont le stress climatique (sécheresse), la gestion sylvicole (techniques de plantation, provenance inadaptée des plants...) et la pollution atmosphérique s'exerçant directement sur des essences sensibles à l'ozone ou sur des zones caractérisées par des sols peu saturés en calcium et magnésium et par conséquent altérés par les dépôts acides. Bien que de nombreuses incertitudes demeurent et que les recherches continuent sur le phénomène de dépérissement forestier, notamment par la surveillance de la polution atmosphérique (réseau Mera : mesures des retombées atmosphériques) et de l'évolution de l'écosystème forestier (réseau de placettes forestières mis en place au cours du printemps 1992), des mesures d'amélioration peuvent d'ores et déjà être appliquées. En ce qui concerne la pollution atmosphérique, la signature des protocoles de réduction de 30 p. 100 des émissions azotées, qui contribuent de façon importante à l'acidification des sols pauvres, et des émissions de composés organiques volatifs (C.O.V.), précurseurs, entre autres, de la pollution photochimique, notamment de l'ozone, devraient permettre de diminuer significativement la part de ce facteur dans les processus de dépérissement. Cependant, ces actions ne seront réellement efficaces que si elles sont complétées par des interventions sylvicoles adaptées dans les stations à risque (pratique d'éclaircies suffisantes, mélanges des essences) et par la restauration des sols les plus appauvris et des peuplements présentant des symptômes de carence minérale ou nutritionnelle (des essais de fertilisation sont effectués à l'échelle locale). La France est résolument engagée dans ces différentes actions.

- page 1052

Page mise à jour le