Question de M. BOHL André (Moselle - UC) publiée le 12/03/1992

M. André Bohl demande à M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, quelles conséquences pratiques il compte déduire des résultats de l'évaluation de la connaissance des élèves entrant en 6e. En effet, il semble que le constat de lacunes importantes en français et en mathématiques devrait rendre plus ardente la recherche des causes au niveau du cycle élémentaire. Il lui demande si la réduction des postes d'enseignant et l'insuffisance de leur formation ne sont pas des facteurs aggravants. Il lui demande enfin comment il compte enrayer la progressivité d'un processus qui rend de plus en plus important le retard pris par les élèves en retard, s'ils ne bénéficient pas à temps d'un soutien adapté. Le coût de mesures prises au niveau de l'éducation permettrait de diminuer les engagements financiers de l'Etat pour le recyclage des jeunes ayant quitté le système éducatif sans avoir acquis de qualification ou de faculté d'adaptation.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 17/09/1992

Réponse. - L'évaluation des élèves entrant en 6e conduite chaque année depuis 1989, en français et en mathématiques, a pour objectifs de faciliter l'appréciation par l'enseignant, en début d'année scolaire, des compétences et des capacités de chaque élève et de mettre ainsi en évidence les difficultés éventuelles de ce dernier, afin que l'enseignant puisse y apporter une réponse adéquate. Les résultats obtenus par les élèves à la rentrée 1991 peuvent se ranger en trois catégories. D'une part, des résultats très bons, voire excellents, pour un ensemble d'objectifs qui, à quelques exceptions près mettent en jeu des connaissances et des compétences attendues ; d'autre part, des résultats globalement moins bons, sujets à des variations parfois importantes, pour des objectifs qui, pour la plupart, font appel à des connaissances et des compétences en cours d'acquisition ou même en début d'apprentissage. Reste enfin un petit groupe d'items pour lesquels la réussite est nettement inférieure à ce qu'on peut attendre. Qu'il s'agisse du français ou des mathématiques, l'analyse des différents types d'erreurs fait apparaître certaines constantes : en particulier une difficulté, pour un certain nombre d'élèves, à être précis et rigoureux. Les lacunes des élèves portent donc plus sur les méthodes que sur le savoir. Il importe donc de nuancer le constat des lacunes présentées par les élèves entrant en 6e. Sur le second point, il doit être souligné qu'il est inexact de parler de " réduction " du nombre des postes d'enseignants dans le premier degré. En effet, sur une période de dix ans, plus de 900 postes supplémentaires ont été créés alors que parallèlement le nombre d'enfants à scolariser a diminué. S'agissant de la formation initiale des maîtres, il est rappelé que le niveau de recrutement des enseignants du premier degré est passé du baccalauréat au DEUG en 1986 et maintenant à la licence ou diplôme équivalent dans le cadre de la créationdu corps des professeurs des écoles. Leur formation est désormais assurée en institut universitaire de formation des maîtres (IUFM), dans les mêmes conditions que celle des enseignants du second degré. L'accent est mis par ailleurs depuis plusieurs années sur l'importance de la formation continue des maîtres. Les orientations générales sont définies chaque année dans le plan national de formation et développées dans les plans académiques et départementaux de formation. Il est précisé, enfin, que la loi d'orientation du 10 juillet 1989 et ses textes d'application ont institué une nouvelle organisation de la scolarité en cycles pédagogiques pluriannuels. Ces nouvelles dispositions visent à mieux prendre en compte les différences dans le rythme d'apprentissage des enfants. A partir des évaluations qui sont effectuées, notamment l'évaluation de CE2, les équipes pédagogiques organisées en conseils des maîtres des cycles devront déterminer la progression des élèves dans chaque cycle et dégager des solutions adaptées aux situations afin, en particulier, de régler les difficultés scolaires rencontrées par certains élèves.

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