Question de M. VINÇON Serge (Cher - RPR) publiée le 04/06/1992

M. Serge Vinçon rappelle à M. le ministre de l'agriculture et de la forêt que la forêt guyanaise couvre huit millions d'hectares, soit 57 p. 100 de la forêt métropolitaine, alors qu'elle ne produit que 100 000 mètres cubes de bois commercialisé par an contre 35 millions de mètres cubes pour la métropole. En conséquence, il lui demande comment le Gouvernement compte renforcer ses actions en faveur d'une meilleure valorisation de la forêt guyanaise sans compromettre le sanctuaire écologique qu'elle constitue.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 30/07/1992

Réponse. - Une production de 100 000 mètres cubes de grumes par an paraît effectivement bien faible par rapport à la superficie de la forêt guyanaise, mais il faut savoir qu'en Guyane la filière bois est exclusivement orientée vers la production de bois d'oeuvre (charpente, menuiserie, ébénisterie), les filières " bois-industrie " et " bois-énergie " n'ayant pas à ce jour démontré leur faisabilité au plan local. Par ailleurs, seule la bande forestière proche de la côte est économiquement exploitable ; au-delà d'une certaine distance le coût des transports devient prohibitif. Enfin, le coût de la main-d'oeuvre en Guyane, nettement plus élevé que dans les pays forestiers voisins, ne permet pas de développer sensiblement les exportations de sciages vers les pays étrangers. Pour l'heure, les objectifs assignés à la filière bois guyanaise sont prioritairement : une quasi-autosuffisance du département en bois d'oeuvre ; le développement d'un courant privilégié d'exportation de sciages et de bois usinés à destination des Antilles françaises, voire vers la métropole. Pour les atteindre, le Gouvernement s'emploie à favoriser : l'émergence d'un secteur de la deuxième transformation (menuiserie, ébénisterie) bien structuré ; le développement de la production de maisons à ossature bois ; la recherche dans la construction d'une valorisation optimale du bois par l'introduction en Guyane de matériaux nouveaux tels que le bois massif reconstitué, le lamellé-collé, le tranchage... Pour concilier développement économique et préservation de l'écosystème forestier guyanais l'Office national des forêts et un certain nombre d'organismes scientifiques français (CTFT, ORSTOM...) travaillent à la mise au point de méthodes d'aménagement permettant une exploitation durable de la forêt, sur une petite fraction de la zone nord du département. Mais la réunion de Rio de Janeiro a d'abord montré combien la communauté internationale était sensibilisée aux aspects de préservation de certaines zones forestières. La forêt guyanaise constitue, pour la France, un terrain privilégié d'application de ces principes. Aussi est-il prévu d'organiser, dans la partie sud, un vaste réseau de réserves et de parcs à vocation de protection et de recherche.

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