Question de M. FOY Alfred (Nord - NI) publiée le 29/04/1993

M. Alfred Foy attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'enseignement des langues vivantes et des langues anciennes dans l'académie de Lille où la situation est particulièrement dramatique. Les dernières réformes de l'éducation nationale limitent les élèves dans le choix des langues vivantes. En effet, les nouvelles dispositions concernant le nombre d'options conduiraient à supprimer de nombreux postes dans les lycées et collèges, notamment en russe, polonais, italien et arabe. Il exprime sa crainte de voir délivrer aux jeunes, avec de telles dispositions, une formation trop uniforme, l'anglais étant privilégié par les établissements d'enseignement : cela lui semble d'une part, contraire à l'esprit européen, et d'autre part, se révéler pénalisant pour les élèves lorsqu'ils arriveront sur le marché du travail. Il lui demande en conséquence de bien vouloir lui indiquer de quelle manière il entend remédier aux carences.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 09/09/1993

Réponse. - Le développement de l'enseignement des langues vivantes constitue, dans la perspective de la préparation des jeunes à l'Europe et au monde, une des préoccupations du ministère de l'éducation nationale. Cet enseignement repose sur deux principes : pluralisme du choix des langues offertes et libre choix des familles. Au collège, à l'entrée en classe de sixième, les élèves doivent entreprendre l'étude d'une langue vivante étrangère, parmi un éventail de douze langues et en classe de quatrième, commencer l'étude d'une seconde, parmi celles qui n'ont pas été retenues en sixième. Dans les lycées, les élèves peuvent choisir jusqu'à trois langues vivantes au sein d'une liste de quatorze. Dans le cadre de la déconcentration, il appartient au recteur, en fonction des moyens qui lui ont été attribués, d'organiser la mise en place des divers enseignements dans son académie en fonction des besoins qui auront été exprimés et des priorités qu'il se sera assignées en ce domaine. S'agissant plus précisément de la situation défavorable que connaîtraient les langues anciennes qui contribuent au même titre que les autres disciplines à la formation de l'élève au et certaines langues vivantes, comme le russe, le polonais, l'italien et l'arabe dans l'académie de Lille, l'honorable parlementaire est invité à prendre l'attache du recteur qui saisi de cette question, sera en mesure de lui apporter toutes les précisions demandées. Sur un plan plus général, une réflexion spécifique est actuellement en cours, en vue de préserver la place de l'enseignement des langues dites " rares ". En tout état de cause, leur situation est susceptible de s'améliorer grâce notamment aux décisions qui viennent d'être prises par le ministre sur la structure des enseignements en lycée et qui s'appliquent à compter de la rentrée 1993 en classe de première. Celles-ci se traduisent notamment par un renforcement des possibilités de choix d'une langue vivante deux ou trois. La langue vivante deux peut être choisie en tant qu'enseignement obligatoire en séries L (littéraire) et ES (économique et sociale). A compter de la rentrée 1994 en classe de première, elle sera intégrée dans les enseignements obligatoires de la série STT (sciences et technologies tertiaires) qui remplace l'actuelle série G, et ce, dans le but d'améliorer les conditions d'insertion des élèves de cette série dans l'enseignement supérieur. La langue vivante un comme la langue vivante deux pourront bénéficier en séries L et ES d'un enseignement renforcé, qui s'ajoute à celui dispensé à tous les élèves dans le cadre de l'horaire normal. Dans toutes les autres séries de la voie générale et de la voie technologique, la langue vivante deux pourra être choisie en option, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. La langue vivante trois pourra être choisie en option dans les séries ES, L et S (scientifique). Pour les élèves des séries L et ES n'ayant pas suivi l'option en classe de seconde, l'horaire hebdomadaire pourra être porté à 5 heures en classe de première (au lieu de 3 heures). En classe terminale, le choix de cette langue en tant qu'enseignement de spécialité devait permettre aux élèves de se donner un profil " lettres-langues " ou " économie-langues " particulièrement marqué : les langues vivantes pourront dans ce cas représenter plus du tiers du total des coefficients du baccalauréat L et près du quart du total des coefficients en série ES. En définitive, l'ensemble du dispositif concernant les langues vivantes se traduit par une amélioration sensible de la place de ces dernières notamment dans les séries L, ES et STT et vise à fournir aux élèves une ouverture culturelle indispensable dans la perspective du renforcement de la construction européenne. ; notamment dans les séries L, ES et STT et vise à fournir aux élèves une ouverture culturelle indispensable dans la perspective du renforcement de la construction européenne.

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