Question de M. VASSELLE Alain (Oise - RPR) publiée le 27/05/1993

M. Alain Vasselle attire l'attention de M. le ministre de la communication sur la situation actuelle de la chaîne culturelle franco-allemande Arte. En effet, il s'avère que celle-ci, malgré l'importance des moyens de diffusion mis en oeuvre, ne recueille qu'un taux d'écoute très faible ayant même tendance à diminuer (1,7 p. 100 en février 1993 contre 2,2 p. 100 en octobre 1992 en parts de marché), ce qui explique le fait que moins de 50 000 télespectateurs regardent Arte en France. Aussi, il le remercie d'avance de bien vouloir lui indiquer les mesures envisagées à court ou moyen terme afin de lutter contre une telle désaffection du public et étudier de nouveau le rôle et les missions exactes de cette chaîne de télévision publique dans le seul but d'éviter un gaspillage financier colossal.

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Réponse du ministère : Communication publiée le 27/01/1994

Réponse. - D'après une étude récemment effectuée par un institut de sondages indépendant, le public d'Arte se constitue certes lentement mais dans des conditions satisfaisantes eu égard à la mission de service public de la chaîne culturelle franco-allemande. Ses conclusions appellent toutefois les dirigeants de la chaîne à orienter davantage sa programmation en fonction des besoins d'accès à la culture du plus grand nombre, comme le leur demande le Gouvernement. En effet, il convient de constater que le public d'Arte est sensiblement le même que celui de la télévision en général et que 75 p. 100 de l'auditoire n'habite ni Paris ni la région parisienne. Le public du milieu rural et des agglomérations de moins de 20 000 habitants, moins favorisé en équipements culturels traditionnels (cinémas, théâtres, salles de concerts), représente plus de 30 p. 100 de l'audience totale d'Arte. La nature du public et le fait qu'il soit représentatif d'un large éventail de la société française montrent qu'il est possible d'accroître l'audience de la chaîne. D'autant plus que son public est particulièrement attentif puisque le " taux de stabilité ", mesuré par la proportion des spectateurs qui regardent l'intégralité d'une émission, est très souvent voisin de 40 p. 100. Les habitudes d'écoute de la chaîne confortent ces perspectives. En effet, l'audience régulière d'Arte s'établit à 18,6 p. 100 de la population, soit 8,1 millions d'individus. 3,4 millions (7,8 p. 100) sont des spectateurs assidus qui regardent Arte entre trois et sept fois par semaine. L'audience occasionnelle (deux à trois fois par mois) représente un potentiel d'audience important : 4,7 millions de personnes, soit 10,7 p. 100 de la population. Les chiffres les plus récents montrent qu'Arte n'éprouve pas de désaffection de son public. Ses résultats d'audience moyenne restent certes trop modestes et doivent pouvoir être améliorés au prix d'efforts significatifs des responsables de la chaîne. En effet, si sa part d'audience moyenne, sur sa période de diffusion est de l'ordre de 1 p. 100, elle s'élève à plus de 2 p. 100 sur sa zone de réception (79 p. 100 des foyers sont " initialisés "), dans laquelle une partie des téléspectateurs ne bénéficient pas de conditions de réception de qualité favorable. Au total, en 1993 et malgré quelques fluctuations, le niveau d'audience d'Arte s'est consolidé, certaines émissions rassemblant plus de 1,5 million de téléspectateurs et 4 p. 100 de l'audience sur la population âgée de 15 ans et plus. En Allemagne, l'audience de la chaîne augmente également et devrait être confortée par la décision des autorités allemandes d'abandonner la chaîne culturelle Eins Plus au profit d'Arte. En contrepartie du budget accordé à La Sept-Arte pour 1994, tel qu'approuvé par le Parlement et du maintien de la diffusion de la chaîne sur le cinquième réseau, le Gouvernement demande à ses dirigeants d'accentuer sensiblement leurs efforts pour mettre en oeuvre une programmation plus largement accessible au public, notamment dans la tranche horaire 19 heures-20 h 30. La chaîne prépare actuellement le lancement d'une nouvelle émission, au printemps 1994, qui devrait contribuer à satisfaire à cette exigence.

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