Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - RI) publiée le 26/08/1993

M. Albert Voilquin attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de la défense sur la réponse faite à sa question écrite n° 1365 du 3 juin 1993, relative à la réduction du nombre d'avions de combat (J.O. Sénat du 29 juillet 1993), suite à des déclarations devant les commissions compétentes des deux assemblées, compte tenu des missions définies par lui pour nos armées : dissuasion, sécurité de l'Europe et surtout conduite d'opérations hors d'Europe, avec quatre domaines d'intervention : protéger les DOM-TOM ; être présents en Afrique ; participer aux actions de l'ONU et assurer la protection des voies de communication et des centres vitaux pour l'Europe. Ces missions, bien définies et indispensables, sont présentement difficiles à remplir avec un effectif de 450 avions. La question se pose de savoir si cette noble ambition pourra être satisfaite avec 390 appareils de combat. Il y a, à son avis, en la circonstance, matière à réflexion, nécessitant une reconsidération d'une solution déjà arrêtée par les gouvernements précédents.

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Réponse du ministère : Défense publiée le 04/11/1993

Réponse. - La nouvelle donne géostratégique et l'évolution de la situation internationale impliquent le passage d'une défense constituée dans la perspective d'un affrontement Est-Ouest à une posture plus différenciée, mieux adaptée aux enjeux probables de la fin du siècle, orientant les missions des armées vers des opérations extérieures dans le cadre d'actions de réduction des crises. Dans ce contexte, l'armée de l'air a entrepris depuis 1992 une démarche volontariste de mise à niveau de sa flotte avec pour objectif la modernisation des systèmes d'armes des avions de combat au détriment de leur nombre, par retrait des appareils les plus anciens. On constate, en effet, que la stragégie aérienne moderne requiert de pouvoir disposer d'appareils de combat possédant un système d'armes et de navigation évolué, d'une auto-protection élevée face aux menaces électromagnétiques et infrarouge et surtout de la capacité à pouvoir se ravitailler en vol. Avec une flotte réduite à 390 appareils, mais possédant ces caractéristiques, l'aviation de combat pourra continuer d'honorer les missions d'intervention qui lui sont assignées. Pour atteindre ce nouveau format, l'armée de l'air retire progressivement du service depuis 1992 les appareils les plus anciens qui ne présentent pas les critères évoqués précédemment. Le bilan des retraits à la fin de 1994 s'élèvera à soixante-quinze Mirage III E, trente Mirage VF, et trente Mirage F 1 C de première génération, respectivement entrés en service en 1964, 1971 et 1973. Ces vecteurs sont en cours de remplacement par des appareils neufs plus modernes, à savoir le Mirage 2000 D capable du tir de nuit d'armement guidé laser, ou modernisés comme le Mirage F 1 CT, dérivé du Mirage F1 C, vecteur transformé pour le rendre apte à la mission d'assaut. A moyen terme, le Mirage 2000-5, avion de défense aérienne particulièrement adapté aux théâtres extérieurs par sa grande capacité d'emport en armement et en carburant viendra améliorer encore ce dispositif en attendant le Rafale. Avec 390 appareils qui équiperont à terme vingt escadrons de combat, l'armée de l'air qui aura ainsi mené à terme sa politique de modernisation, disposera de plus de souplesse mais aussi d'une meilleure efficacité pour être en mesure d'assurer les missions qui lui sont assignées.

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