Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 07/10/1993

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre de la coopération sur le problème de la zone franc. A la suite des mesures prises pour éviter la fuite des capitaux par l'intermédiaire des pays non francophones proches de la zone du franc, il souhaiterait connaître les résultats de la politique engagée qui tend au maintien de la parité du franc CFA.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 23/12/1993

Réponse. - La suspension de la convertibilité externe du billet CFA dans les zones UMOA et BEAC est une mesure courageuse prise par les Etats de la zone. Elle a répondu à la nécessité de mieux contrôler les sorties considérables de capitaux constatées depuis plusieurs années en mettant fin aux sorties de billets. Les mouvements, évalués à une dizaine de milliards de francs français en 1992, s'étaient en effet accélérés en 1993, s'établissant à un rythme de un milliard par mois. Une faction notable de ces sorties de billets n'était pas adossée à des opérations économiques et correspondait à des sorties pures d'épargne. L'autre partie de ces flux résultait du commerce informel avec le Nigeria et la Gambie au prix d'efforts extrêmement destructeurs sur les économies de certains pays de la zone, en particulier le Cameroun et le Sénégal. La nouvelle a été accueillie très favorablement dans les pays de la zone, tant par les chefs d'entreprises que par les dirigeants de banques. Dans un premier temps, les marchés ont été totalement paralysés par la suspension de convertibilité externe du billet. Des décotes importantes, de l'ordre de 30 à 50 p. 100, ont été relevées, mais avec peu de transactions. Par la suite, les marchés se sont réorganisés et la décote s'est stabilisée à un niveau très faible de 5 à 8 p. 100. La confirmation était apportée que le franc CFA était en Afrique une monnaie de référence.

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