Question de Mme DURRIEU Josette (Hautes-Pyrénées - SOC) publiée le 24/03/1994

Mme Josette Durrieu attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, sur la production de l'aluminium en France et le devenir du pôle Pyrénées. En 1992, le marché de l'aluminium était pratiquement équilibré ou légèrement déficitaire dans le monde occidental. La consommation s'élevait à 15,5 millions de tonnes et la production à 15 millions de tonnes. Ce sont les importations successives de l'aluminium en provenance des anciens pays soviétiques, et notamment de la Russie (elles ont été multipliées par 5 de 1990 à 1993, passant de 300 000 tonnes à 1,5 million de tonnes) qui ont provoqué une surproduction estimée à 2 millions de tonnes, un accroissement des stocks mondiaux représentant de trois à cinq fois la consommation mondiale et un effondrement des cours. Les pays de l'Union européenne ont été les plus touchés du fait de leur proximité géographique. A la différence des Américains, les producteurs européens ont été amenés à réduire considérablement l'offre en l'arrêtant à 1 million de tonnes. Par ailleurs, la Communauté européenne décidait de limiter les importations russes sur son marché, enfin, à Bruxelles, entre le 18 et le 21 janvier, les six premiers producteurs mondiaux d'aluminium ont accepté un protocole d'accord. La Russie va réduire sa production annuelle de 500 000 tonnes. Les pays occidentaux se seraient engagés à soutenir la modernisation de l'industrie russe de l'aluminium et son intégration dans le marché mondial sur " la base d'une compétition loyale et dans le respect des normes environnementales ". Une négociation devait se poursuivre au Canada en février. Cette négociation serait susceptible d'assainir le marché mondial de l'aluminium. Par ailleurs, l'aluminium est un métal dont la demande a cru de 43 p. 100 en dix ans et de 2 p. 100 en 1992. Sa situation est très différente de celle de l'acier par exemple. L'aluminium est un métal stratégique qui représente un enjeu industriel majeur. La production d'aluminium primaire ne représente en fait que 27 p. 100 du chiffre d'affaires de Péchiney, l'emballage est la première activité (46 p. 100 du chiffre d'affaires). L'avenir est peut être la tôle d'aluminium pour l'automobile et les alliages. Il y a donc un avenir pour l'aluminium. La production française ne couvre pas la consommation nationale et nous importons 350 000 tonnes d'aluminium. C'est pourquoi il lui est demandé quelle est la politique et les objectifs du Gouvernement en matière de production d'aluminium et dans la perspective d'une privatisation de Péchiney, de quelle autonomie disposera la société privatisée en terme de production et de sites de production et plus spécifiquement, dans le cadre d'une politique d'aménagement du territoire, quel avenir sera réservé au pôle de production Pyrénées.

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Transmise au ministère : Aménagement du territoire


La question est caduque

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