Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - RI) publiée le 25/08/1994

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche comment évoluent les projets " consommation accrue de plutonium dans les rapides " (CAPRA) et " european fast reactor " (EFR).

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Réponse du ministère : Enseignement supérieur publiée le 01/12/1994

Réponse. - Dans un contexte où l'aval du cycle électronucléaire est devenu une préoccupation majeure pour la poursuite des programmes nucléaires, les réacteurs à neutrons rapides peuvent apporter une solution particulièrement bien adaptée pour consommer le plutonium produit par le parc de centrales à eau sous pression ou résultant du démantèlement des armes nucléaires. Ils peuvent également contribuer à détruire les autres actinides. Le programme Capra vise à mettre au point un réacteur de ce type qui soit très nettement sous-générateur dans l'optique de réguler les stocks de plutonium. Un tel réacteur reste évidemment un producteur efficace d'énergie. La première phase du programme relative à la faisabilité, lancée en 1993, s'achèvera dans quelques mois. Cette phase a permis de déterminer les axes de recherche à approfondir et a donné des résultats suffisamment encourageants pour que le CEA propose la poursuite de ce programme dans le cadre de son plan d'action 1994-1996. Le programme Capra réoriente en profondeur les études sur les réacteurs à neutrons rapides. En effet, si le fonctionnement de Superphenix en sous-générateur relève, en première approximation, d'un simple changement des caractéristiques du coeur (retrait des couvertures fertiles en particulier), la consommation massive de plutonium réclame des modifications plus fondamentales qui nécessitent la reprise des études de sûreté, ainsi que la validation expérimentale tant des nouveaux combustibles que de la conception du coeur du réacteur. Plus précisément, les études sont menées avec deux options : un coeur avec un combustible oxyde mixte U-Pu très enrichi en plutonium et un coeur à combustible sans uranium avec une matrice inerte. Elles concernent : le combustible avec des études théoriques et expérimentales. Des éléments de combustibles prototypes devront être irradiés dans le réacteur Phenix. La qualification industrielle de ces éléments sera menée grâce à la centrale Superphenix. Dès maintenant, le " Programme d'acquisition de connaissances dans Superphenix " permettra d'étudier la faisabilité industrielle de l'incinération des actinides mineurs, qui est un des objectifs de Capra. La physique du coeur avec un programme de validation expérimentale prévu sur la maquette critique Masurca. Ces études concernent les caractéristiques nouvelles des coeurs enrichis en plutonium : bilan critique, rôle des isotopes supérieurs du Pu, coefficients de réactivité. Les contraintes liées au retraitement, et plus généralement au cycle de combustible, seront prises en compte dans les choix du programme. Les collaborations internationales initiées autour des réacteurs à neutrons rapides existants ont vocation à se poursuivre pour le programme Capra. Des échanges d'informations sont en cours avec les organismes de recherche KFK (Kernforschungzentrum Karlsruhe Gmbh) en Allemagne, l'AEA (Atomic energy authority) soutenue par BNFL (British nuclear fuels Ld) en Grande-Bretagne, PNC (Power reactor and nuclear fuel development Co) au Japon et IPPE (Institute of physics and power engineering) à Obninsk (Russie), ainsi que la société d'ingénierie européenne EFRA qui regroupe Framatome, NNC (National nuclear Co) et Siemens. Une collaboration opérationnelle avec nos partenaires japonais, allemands et britanniques sera activement recherchée pour les phases ultérieures du projet. L'étape suivante pourrait être la préparation, dans un cadre international, d'un avant-projet sommaire de réacteur commençant en 1998. L'effort consenti par le CEA pour ce programme, en plein accord avec ses ministères de tutelle est très substantiel : pas loin de 300 agents du CEA et un budget total de 220 millions de francs en 1994 lui sont consacrés. Le programme européen EFR (European fast reactor) : ce programme était relatif à l'avant-projet préliminaire d'un réacteur à neutrons rapides surgénérateur de production d'électricité, tirant profit de l'expérience du réacteur Superphenix et des études menées en Allemagne et en Grande-Bretagne. Le bouclage de ce dossier se termine actuellement. Quoique les sociétés productrices d'électricité européennes n'envisagent pas d'engager la phase suivante du programme, compte tenu des coûts respectifs de l'énergie et de l'uranium, le dossier sera soumis aux autorités de sûreté et aux producteurs d'électricité. Leurs observations viendront nourrir la base de connaissances sur laquelle sera développée le programme Capra. ; en plein accord avec ses ministères de tutelle est très substantiel : pas loin de 300 agents du CEA et un budget total de 220 millions de francs en 1994 lui sont consacrés. Le programme européen EFR (European fast reactor) : ce programme était relatif à l'avant-projet préliminaire d'un réacteur à neutrons rapides surgénérateur de production d'électricité, tirant profit de l'expérience du réacteur Superphenix et des études menées en Allemagne et en Grande-Bretagne. Le bouclage de ce dossier se termine actuellement. Quoique les sociétés productrices d'électricité européennes n'envisagent pas d'engager la phase suivante du programme, compte tenu des coûts respectifs de l'énergie et de l'uranium, le dossier sera soumis aux autorités de sûreté et aux producteurs d'électricité. Leurs observations viendront nourrir la base de connaissances sur laquelle sera développée le programme Capra.

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