Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 17/11/1994

M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, des postes et télécommunications et du commerce extérieur sur la hausse des matières plastiques infligée par les producteurs aux transformateurs. La plupart des matières plastiques, ainsi que le caoutchouc naturel, sont concernées aujourd'hui, mais aussi le noir de carbone, les adjuvants, les cartons et l'acier. Les transformateurs expriment leurs inquiétudes face à de telles hausses qui risquent de pénaliser la profession et principalement les PME. C'est pourquoi il lui demande quelles mesures il envisage de prendre afin de remédier à ce grave problème.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 26/01/1995

Réponse. - Le mouvement de redressement des prix des polymères, qui affecte depuis quelques mois l'industrie de la transformation des matières plastiques, est le reflet d'un phénomène qui dépasse largement le marché français et concerne également d'autres matières premières industrielles. Les explications de ces évolutions de prix à la hausse sont de deux ordres : en premier lieu, l'industrie chimique des polymères, après avoir connu dans les années 1988-1990 une période de prospérité, a traversé ensuite une situation de crise où se sont conjuguées les surcapacités de production, les baisses des prix et des marges. Les prix des polymères ont été particulièrement bas en 1992 et en 1993, engendrant des pertes importantes ; en second lieu, c'est la vigueur de la demande actuelle en polymères, liée à la reprise de l'économie mondiale, qui permet d'expliquer les hausses des prix en cours. Les perturbations du marché qui peuvent être constatées dans certains cas sont aussi le résultat d'une recherche de reconstitution des stocks de la part de certains opérateurs face à l'accroissement de la demande finale et à la tendance haussière des prix. Ainsi, le niveau des prix actuels qui se situe effectivement pour certaines matières plastiques à environ 50 p. 100 au-dessus de ceux pratiqués il y a un an, reproduit en fait la situation du milieu de l'année 1991 sans pour autant atteindre les prix des années 1989 et 1990. L'évocation d'une pénurie ou de restrictions de l'offre doit être nuancée au vu de l'augmentation sensible de la production des polymères cette année, de l'ordre de 6 p. 100 en France par rapport à l'année précédente, et de l'ouverture la plus large du marché européen à l'offre des pays tiers. Il est donc raisonnable de penser que lorsque les à-coups résultant de la demande liée à la reconstitution des stocks seront résorbés, les difficultés éprouvées à des degrés divers par les entreprises du secteur de la plasturgie s'atténueront, conduisant à une situation plus normale du marché des polymères.

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