Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - RI) publiée le 22/06/1995

M. Albert Voilquin demande à M. le ministre des affaires étrangères alors qu'est annoncé un accord franco-sud-africain pour un échange de visites au plus haut niveau, où en sont actuellement les relations culturelles et la coopération scientifique en matière de sciences humaines entre la République sud-africaine et notre pays.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 10/08/1995

Réponse. - Depuis les élections d'avril dernier, la coopération franco-sud-africaine prend en compte les grandes orientations dessinées par les réformes en cours. Celles-ci sont présentées dans le programme de reconstruction et développement pour l'Afrique du Sud qui exprime les besoins prioritaires de la nouvelle démocratie en matière de développement institutionnel (" capacity building "). En 1995, l'ensemble des crédits consacrés à l'Afrique du Sud s'élève à 31 MF (dont 6,7 MF pour les moyens en personnel). Les moyens d'intervention représentent 10 MF pour l'aide au développement et 14,3 MF pour l'action culturelle et linguistique. L'un des axes de notre action en 1995 est la formation, sur place et en France : administration publique, formation professionnelle, cadres de l'éducation, UNISA... Cet effort sera poursuivi dans les années à venir pour que la formation représente au moins un tiers de notre budget de coopération. Notre coopération pour l'aide au développement de l'Afrique du Sud bénéficie, au plan français, d'une concertation régulière entre le ministère des affaires étrangères, la Caisse française de développement et le Trésor. Ainsi, des actions globales de coopération technique peuvent-elles être organisées dans les domaines de l'agriculture, de l'eau, de l'urbanisme, du logement social (Tamboville, Kayelitsha). Enfin, les différents programmes sont mis en oeuvre dans un esprit de contractualisation afin de mieux définir les objectifs à atteindre, les étapes et le calendrier de notre action commune, ainsi que les moyens humains ou matériels nécessaires. Ainsi, dans le cadre de l'accord général de coopération culturelle, scientifique et technique, des " contrats de coopération " ont été élaborés pour la formation de cadres provinciaux avec la Western Cape University, pour le projet de Technikon au Northern Transvaal avec le FDR (Foundation for Research and Development), pour l'enseignement à distance avec l'UNISA, pour la coopération inter-universitaire avec WCU et la Réunion. Au cours de l'année 1995, une dizaine de contrats de ce type devraient être négociés. A) Notre politique linguistique, éducative et culturelle a été confiée pendant des années, pour des raisons politiques évidentes, au réseau de nos alliances françaises, bien implanté dans le pays et renforcé par ces nouvelles responsabilités. Au lendemain des élections d'avril 1994, notre action peut désormais s'appuyer sur un cadre institutionnel : contacts avec les ministères de l'éducation et les associations de professeurs, stages de formation initiale et continue, production de documents pédagogiques, coordination des opérations linguistiques des alliances françaises, définition d'une politique générale en matière d'appui à l'enseignement du français tant à l'université que dans le second cycle. L'enseignement du français dans le supérieur, où sont formés les futurs cadres du pays, fait l'objet d'une attention particulière. La maîtrise du français constitue notamment un moyen d'accéder plus facilement à l'Afrique francophone et à ses institutions de développement. La formation à distance devient, en 1995, l'une de nos priorités. Une coopération contractualisée est en cours entre le service culturel de notre Ambassade et le département de français de l'UNISA, établissement d'enseignement par correspondance le plus important du monde (130 000 étudiants pour 3 000 professeurs). La nomination d'un expert auprès du département de français et la formation d'une équipe d'enseignants spécialisés dans l'utilisation des techniques modernes d'enseignement à distance constitueront, pour les trois années à venir, l'un des points forts de notre coopération linguistique. Dans le domaine de la coopération éducative, deux opérations d'importance sont mises en place : la formation de cadres de l'éducation avec l'appui et la participation de l'IIEP. Ce projet, qui consiste à former, en France et sur place, les plus hauts fonctionnaires (conseillers des ministres, responsables techniques) des ministères de l'éducation des nouvelles provinces sud-africaines, a déjà un impact politique important. Il demeurera prioritaire pour les années à venir. La formation de chefs d'établissement et de responsables pour la résolution des conflits scolaires. Cette opération nouvelle se situe dans la ligne des recommandations du RDP en matière d'aide aux populations défavorisées et de formation de cadres noirs responsables d'établissements secondaires. Dans le domaine culturel, il convient de rappeler le rôle important que jouent - et qu'ont joué depuis des années - les Alliances françaises dans ce pays. La formation professionnelle de base dans le Township de Soweto constitue l'autre aspect du rôle spécifique ayant incombé au réseau des alliances françaises en Afrique du Sud. A la suite de l'appel lancé par M. Edouard Balladur auprès des entreprises françaises, les fonds nécessaires ont pu être rassemblés pour ouvrir dès la fin de cette année un second centre à Soweto. Les formations proposées y seront plus diversifiées que dans le premier et mettront l'accent sur les métiers du bâtiment. S'agissant des échanges artistiques, la création de l'Institut d'Afrique du Sud (IFAS), inauguré le 12 mai dernier, devrait donner à notre coopération une impulsion nouvelle et décisive. Longtemps coupés du monde extérieur et des mouvements artistiques européens, les artistes sud-africains sont très demandeurs de contacts et d'échanges. De leur côté, les artistes français connaissent mal l'Afrique du Sud. L'IFAS, chargé de coordonner l'ensemble de notre coopération artistique en Afrique du Sud, aura dans ce domaine un rôle essentiel à jouer. L'IFAS, de par sa double vocation, est également un centre de recherches en sciences sociales et humaines et participe pleinement à ce titre aux actions de coopération scientifique inter universitaire. Lieu de débats et d'échanges, l'Institut, avant même d'être installé dans ses murs, avait déjà été partie prenante dans certains des colloques internationaux organisés en 1994 : premier congrès mondial des langues africaines au Swaziland, colloque de rhétorique (Parole et pouvoir politique) au Cap. Colloque sur l'océan Indien à l'université de Witwatersrand à Johannesbourg. De part la situation géo-politique de l'Afrique du Sud, l'IFAS devrait s'affirmer dans les prochaines années comme le carrefour dans le domaine des sciences de l'homme en Afrique. B) Dans le secteur de la communication, comme dans les autres domaines, notre coopération est sollicitée pour la formation. Dans le cadre de la réforme de l'audiovisuel en cours, avec la création récente de l'Independant Broadcasting Authority (IBA) chargé d'autoriser l'implantation de toutes les chaînes de télévision et les stations de radio, notre coopération pour 1995 consiste à susciter les contacts entre responsables français et sud-africains, afin de promouvoir les reprises de RFI par des radios communautaires de grande audience (Radio Soweto par exemple) et de CFI par les nouvelles chaînes de télévision. Mais la formation de techniciens (audiovisuel éducatif) et d'équipes de journalistes télévisuels ou ; d'enseignement à distance constitueront, pour les trois années à venir, l'un des points forts de notre coopération linguistique. Dans le domaine de la coopération éducative, deux opérations d'importance sont mises en place : la formation de cadres de l'éducation avec l'appui et la participation de l'IIEP. Ce projet, qui consiste à former, en France et sur place, les plus hauts fonctionnaires (conseillers des ministres, responsables techniques) des ministères de l'éducation des nouvelles provinces sud-africaines, a déjà un impact politique important. Il demeurera prioritaire pour les années à venir. La formation de chefs d'établissement et de responsables pour la résolution des conflits scolaires. Cette opération nouvelle se situe dans la ligne des recommandations du RDP en matière d'aide aux populations défavorisées et de formation de cadres noirs responsables d'établissements secondaires. Dans le domaine culturel, il convient de rappeler le rôle important que jouent - et qu'ont joué depuis des années - les Alliances françaises dans ce pays. La formation professionnelle de base dans le Township de Soweto constitue l'autre aspect du rôle spécifique ayant incombé au réseau des alliances françaises en Afrique du Sud. A la suite de l'appel lancé par M. Edouard Balladur auprès des entreprises françaises, les fonds nécessaires ont pu être rassemblés pour ouvrir dès la fin de cette année un second centre à Soweto. Les formations proposées y seront plus diversifiées que dans le premier et mettront l'accent sur les métiers du bâtiment. S'agissant des échanges artistiques, la création de l'Institut d'Afrique du Sud (IFAS), inauguré le 12 mai dernier, devrait donner à notre coopération une impulsion nouvelle et décisive. Longtemps coupés du monde extérieur et des mouvements artistiques européens, les artistes sud-africains sont très demandeurs de contacts et d'échanges. De leur côté, les artistes français connaissent mal l'Afrique du Sud. L'IFAS, chargé de coordonner l'ensemble de notre coopération artistique en Afrique du Sud, aura dans ce domaine un rôle essentiel à jouer. L'IFAS, de par sa double vocation, est également un centre de recherches en sciences sociales et humaines et participe pleinement à ce titre aux actions de coopération scientifique inter universitaire. Lieu de débats et d'échanges, l'Institut, avant même d'être installé dans ses murs, avait déjà été partie prenante dans certains des colloques internationaux organisés en 1994 : premier congrès mondial des langues africaines au Swaziland, colloque de rhétorique (Parole et pouvoir politique) au Cap. Colloque sur l'océan Indien à l'université de Witwatersrand à Johannesbourg. De part la situation géo-politique de l'Afrique du Sud, l'IFAS devrait s'affirmer dans les prochaines années comme le carrefour dans le domaine des sciences de l'homme en Afrique. B) Dans le secteur de la communication, comme dans les autres domaines, notre coopération est sollicitée pour la formation. Dans le cadre de la réforme de l'audiovisuel en cours, avec la création récente de l'Independant Broadcasting Authority (IBA) chargé d'autoriser l'implantation de toutes les chaînes de télévision et les stations de radio, notre coopération pour 1995 consiste à susciter les contacts entre responsables français et sud-africains, afin de promouvoir les reprises de RFI par des radios communautaires de grande audience (Radio Soweto par exemple) et de CFI par les nouvelles chaînes de télévision. Mais la formation de techniciens (audiovisuel éducatif) et d'équipes de journalistes télévisuels ou radiophoniques constituera l'essentiel de notre action. C) Pour ce qui est de notre coopération scientifique et technique, cinq domaines prioritaires ont été identifiés : la formation en administration publique, en apportant notre soutien à la Western Cape University pour la formation des cadres provinciaux, la Wits, pour celle des cadres de la région de PWV et de la région de Fort Hare ; l'urbanisme social, avec l'achèvement de la première phase d'aménagement du Township de Tamboville et la création d'une coopérative de logement ; la gestion des ressources en eau en soutenant l'importante réforme en cours ; cette coopération, initiée dès 1994, devrait devenir, dans les années à venir, l'un de nos axes principaux ; la formation professionnelle de base (Soweto/Kayelitsha) et supérieure (Northern Transvaal/Prétoria), qui s'adresse aux populations défavorisées et aux futurs techniciens supérieurs noirs des entreprises locales et étrangères, répond à un besoin urgent exprimé clairement par le RDP ; enfin, la coopération scientifique inter-universitaire permettra en particulier aux universités noires et métisses de bénéficier du " rattrapage social ". Les universités françaises qui souhaitent coopérer avec l'Afrique du Sud bénéficieront d'un appui institutionnel. L'agriculture et la santé constituent des secteurs essentiels qui feront l'objet d'une attention particulière, afin d'éviter de véritables programmes de coopération. En outre, un important programme de bourses locales est en place. De même, une " plateforme " des ONG France/Afrique du Sud a été créée en 1993, pour coordonner les actions des ONG françaises opérant en Afrique du Sud. ; radiophoniques constituera l'essentiel de notre action. C) Pour ce qui est de notre coopération scientifique et technique, cinq domaines prioritaires ont été identifiés : la formation en administration publique, en apportant notre soutien à la Western Cape University pour la formation des cadres provinciaux, la Wits, pour celle des cadres de la région de PWV et de la région de Fort Hare ; l'urbanisme social, avec l'achèvement de la première phase d'aménagement du Township de Tamboville et la création d'une coopérative de logement ; la gestion des ressources en eau en soutenant l'importante réforme en cours ; cette coopération, initiée dès 1994, devrait devenir, dans les années à venir, l'un de nos axes principaux ; la formation professionnelle de base (Soweto/Kayelitsha) et supérieure (Northern Transvaal/Prétoria), qui s'adresse aux populations défavorisées et aux futurs techniciens supérieurs noirs des entreprises locales et étrangères, répond à un besoin urgent exprimé clairement par le RDP ; enfin, la coopération scientifique inter-universitaire permettra en particulier aux universités noires et métisses de bénéficier du " rattrapage social ". Les universités françaises qui souhaitent coopérer avec l'Afrique du Sud bénéficieront d'un appui institutionnel. L'agriculture et la santé constituent des secteurs essentiels qui feront l'objet d'une attention particulière, afin d'éviter de véritables programmes de coopération. En outre, un important programme de bourses locales est en place. De même, une " plateforme " des ONG France/Afrique du Sud a été créée en 1993, pour coordonner les actions des ONG françaises opérant en Afrique du Sud.

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