Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 14/09/1995

M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'insertion professionnelle sur la recherche en gériatrie. Il semble urgent que dans les centres universitaires gériatriques les plus importants apparaissent les moyens d'une recherche sur les divers aspects du vieillissement ; sur la biologie du vieillissement, mais aussi sur la description clinique des nouvelles maladies qui apparaissent au grand âge, sur la psychologie et ses interférences, sur la prévention économique maintenant et dans le futur. La recherche et la prévention fondée sur celle-ci sont la seule façon de pouvoir maîtriser l'augmentation des dépenses de santé. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui préciser quels sont ses objectifs dans ce domaine.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 08/02/1996

Réponse. - Au cours des dernières années, la recherche sur le vieillissement a reçu une attention croissante de la part des ministères et organismes en charge de la recherche sur les sciences du vivant. Il s'agit en effet tout à la fois d'une recherche médicale en gériatrie et d'une recherche fondamentale intéressant divers domaines de la biologie du développement, de la génétique à l'enzymologie. Par le retentissement de l'âge sur les systèmes intégrés et les organes, la recherche sur le vieillissement touche de nombreuses disciplines, comme l'immunologie, les neurosciences, l'endocrinologie. De plus, les sciences humaines et sociales sont concernées par ce thème de recherche. Portant ainsi sur les cellules, organismes, sujets vivants ou société, cette recherche concerne l'homme mais aussi les plantes et les animaux. La recherche sur le vieillissement a fait l'objet de stratégies privilégiées par l'INSERM, le CNRS et les hôpitaux, à travers des contrats de recherche attribués à leurs équipes. A cet actif peuvent être portés divers types d'action comme la création d'une intercommission de l'INSERM, en réponse au problème du vieillissement, de la prévention et de la limitation des handicaps, la tenue d'ateliers de réflexion entre le CNRS et les hôpitaux, la signature de contrats de recherche dans le cadre de l'appel d'offres des actions concertées coordonnées des sciences du vivant (ACC-SV), lancé en 1995. Il reste que le nombre d'équipes de recherche institutionnelles et d'équipes médicales travaillant dans le domaine est encore insuffisant. A l'avenir, l'incitation de cette recherche doit se poursuivre et s'amplifier aussi bien dans les domaines biologiques, cliniques que médico-sociaux. Une réflexion devrait s'établir pour générer des études biologiques comme celles concernant la mort cellulaire programmée ou d'autres sur la longévité maximale de l'homme, les caractéristiques octogénaires ou l'autonomie des personnes vieillissantes. De même, en recherche gériatrique, dite clinique, des travaux pourront s'intéresser notamment à la cardiologie génétique, la fracture du col du fémur et son retentissement, l'utilisation toxique d'anti-inflamatoires non stéroïdiens dans la pathologie articuliaire du sujet âgé ou les symptômes respiratoires en gériatrie et les soins palliatifs. De plus, des réflexions devront être engagées à propos de la situation économique, sociale et sanitaire de la population âgée, de l'évaluation des besoins d'aide et de soutien des personnes âgées ainsi que du maintien de l'autonomie et de la qualité de vie jusqu'à un âge avancé. Ces actions de recherche seront à envisager et à discuter avec les divers partenaires, dont le ministère de la santé publique et de l'assurance-maladie. S'agissant d'une recherche multidisciplinaire, parfois répartie en différents sites mais fortement articulée autour de l'hôpital, elle devrait en particulier se développer dans les instituts fédératifs de recherche sur site hospitalier.

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