Question de M. RICHERT Philippe (Bas-Rhin - UC) publiée le 26/10/1995

M. Philippe Richert appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les compétences et le statut actuel de la police municipale. A l'heure où les problèmes de sécurité deviennent de plus en plus préoccupants, il est important que tout soit mis en oeuvre afin d'assurer la protection de nos concitoyens. La police municipale tient à cet égard un rôle tout particulier de par les relations de proximité qu'elle entretient avec nos administrés. Toutefois, les pouvoirs qui lui sont conférés ne lui permettent pas toujours de remplir sa mission dans les meilleures conditions. En effet, ne disposant pas des mêmes prérogatives que la police nationale, elle n'est souvent pas en mesure de faire face aux situations qui se présentent à elle. Face à un tel constat, il paraît nécessaire de légiférer en vue d'étendre les compétences de la police municipale et lui permettre ainsi d'intervenir de manière plus efficace, en complémentarité avec les actions menées par la police nationale. Il demande si le Gouvernement entend prochainement soumettre un texte allant en ce sens au Parlement et souhaiterait connaître sa position sur ce sujet.

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Réponse du ministère : Intérieur publiée le 30/11/1995

Réponse. - La contribution que les agents de police municipale apportent à la sécurité publique est indéniable. Cependant, force est de constater que les prérogatives dont ils disposent sont inadaptées aux missions dont ils sont en charge. Cette situation a conduit l'administration à confier des missions de réflexion sur les polices municipales à diverses personnalités entre les années 1987 et 1993. Leurs conclusions, sinon leurs propositions, ont été unanimes : le recrutement, l'encadrement, la formation et les compétences des agents de police municipale doivent faire l'objet de dispositions précises, de même que doivent être clarifiés les rapports qu'ils entretiennent avec la police et la gendarmerie nationales dans un esprit de complémentarité. L'administration a décidé de faire siennes ces conclusions. En témoigne d'abord la parution du décret no 94-732 du 24 août 1994 portant statut particulier du cadre d'emplois des agents de police municipale. En témoigne également le vote par le Parlement de la loi no 95-73 du 21 janvier 1995 d'orientation et de programmation relative à la sécurité puisque son article 8, procédant à une modification des termes de l'article L. 131-15 du code des communes, a donné une définition générale de leurs compétences conforme à celles qui doivent être les leurs : l'exécution, sous l'autorité du maire et dans les limites du territoire communal, des tâches qu'il leur confie en matière de prévention et de surveillance du bon ordre, de la tranquillité, de la sécurité et de la salubrité publiques, et notamment l'exécution des arrêtés de police municipale. Enfin, le projet de loi relatif aux polices municipales déposé devant la représentation nationale le 15 mars dernier tire les conséquences de l'orientation retenue par l'article précité du code des communes, qu'il s'agisse de la complémentarité entre leurs missions et celles incombant à la police nationale ou à la gendarmerie nationale, des moyens dont ils doivent disposer pour exercer leurs tâches et du suivi de leurs activités par les autorités étatiques au niveau local. L'inscription à l'ordre du jour de ce texte interviendra lorsque le Gouvernement se sera assuré qu'il intègre les différentes préoccupations des parties intéressées par la réforme des polices municipales, et après les éventuels arbitrages nécessaires.

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