Question de M. LECLERC Dominique (Indre-et-Loire - RPR) publiée le 11/01/1996

M. Dominique Leclerc appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation sur la production de truffes en France. Le marché français tend à être envahi par des truffes semblables de forme mais aux qualités gustatives nettement inférieures en provenance de Chine. Ces importations massives (24 tonnes en 1994 soit l'équivalent de notre production nationale) conduisent parfois à l'installation d'un véritable trafic avec le mélange de truffes importées à 300 francs le kilo avec notre truffe noire, revendue 3 000 francs le kilo. Afin de protéger l'image de marque de la truffe française, la profession réclame à juste titre d'une part, l'application aux importations de truffes de Chine des mesures de protection prévues par le règlement du 22 décembre 1994, d'autre part, la différenciation de la truffe de Chine et de la truffe européenne avec l'élaboration d'une norme, ainsi que la dotation financière en faveur de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) afin de développer les moyens de contrôle et d'assurer la maîtrise de cette production souvent réimplantée comme en Indre-et-Loire afin de dynamiser l'économie de zones fragiles. C'est pourquoi il lui demande quelles sont les mesures envisagées par le Gouvernement en faveur de la trufficulture française.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 25/04/1996

Réponse. - Le marché de la truffe a subi au cours de la dernière campagne les effets provoqués par l'accroissement sensible des importations chinoises de Tuber indicum, à des prix nettement inférieurs à ceux de la production nationale. Les pouvoirs publics soutiennent les initiatives prises par la Confédération nationale des producteurs de truffes, qui souhaite distinguer de façon réglementaire les espèces nobles de truffes des autres espèces. Ainsi, en se fondant sur les usages loyaux et constants du commerce, et sur le code de la conserve, les autorités nationales n'autorisent la dénomination de " truffe ", employée isolément, que pour les seules espèces Tuber melanosporum et Tuber brumale. Les services officiels habilités ont multiplié récemment les actions d'information et de contrôle afin de faire respecter ces obligations de marquage, en particulier vis-à-vis des importations chinoises. Pour répondre aux inquiétudes évoquées, la mise en place par les familles du secteur de la truffe des deux dispositifs suivants devrait apporter une solution au problème posé par les importations. Ainsi, la réalisation d'un accord interprofessionnel entre toutes les parties de la filière apporterait les garanties attendues, en formalisant les pratiques commerciales. De même, la reconnaissance d'un signe distinctif de qualité, protégé par la loi française et la réglementation communautaire, permettrait d'empêcher la concurrence déloyale et favoriserait la valorisation des Tuber melanosporum et Tuber brumale produits en France.

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