Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 04/04/1996

M. Emmanuel Hamel signale à M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche son annonce le 1er février dernier, de la mise en service d'un numéro de téléphone, sorte de SOS violence, au service des enseignants confrontés à des actes de violence dans l'établissement scolaire auquel ils sont affectés pour la formation humaine et l'instruction civique de la jeunesse, parallèlement à son éducation intellectuelle. Il lui demande quel bilan il peut faire de l'installation de ce service téléphonique et de son emploi deux mois après l'annonce de sa création.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 27/06/1996

Réponse. - La mise à disposition des enseignants confrontés à des actes de violence d'un numéro d'appel téléphonique national a été annoncée le 1er février 1996. Le service a été opérationnel dès l'annonce publique, six possibilités d'appel simultanées étant disponibles ; des membres des corps de l'inspection générale de l'éducation nationale et de l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale, des conseillers techniques de service social, ont été mobilisés pour apporter information, assistance et conseils en direct, du lundi au vendredi, de 9 heures à 18 heures, deux répondeurs étant mis en service en dehors de ces horaires. Les quatre mois de fonctionnement de ce service permettent un bilan quantitatif et quelques indications plus qualitatives qui ont alimenté la réflexion pour la conception du dispositif global de réponse du système éducatif aux problèmes de violence. Les appels émanant en très grande majorité des établissements du second degré, mais parfois également du premier degré, où des maîtres se trouvent démunis en face de comportements de jeunes et parfois de leurs parents. Près de 700 appels ont donné lieu à un dialogue approfondi, la quasi-totalité des appels émanent d'enseignants qui recherchaient écoute, conseil ou information technique. Il est apparu que les problèmes de violence peuvent concerner tous les types d'établissements. Certes, les établissements de quartiers difficiles sont les plus représentés mais les enseignants, notamment ceux qui ont exercé dans plusieurs types d'établissements, soulignent que dans les établissements classés sensibles et ceux des zones d'éducation prioritaire, il y a une action cohérente et volontaire inscrite dans le projet d'établissement et engageant l'ensemble des personnels. En revanche, les enseignants d'établissements confrontés plus rarement aux problèmes de violence ont l'impression que les difficultés sont sous-estimées et insuffisamment traitées, ce qui conduit à des situations parfois tendues. Quatre mois d'expérience font apparaître un besoin réel d'écoute et de suivi des personnels, la réponse étant la mise en oeuvre d'une politique de gestion de ressources humaines dans les services rectoraux, un renforcement des actions de formation des personnels à cette dimension de l'exercice professionnel, enfin le repérage et la diffusion des actions innovantes conçues dans les établissements qui, dûment évaluées, pourront être diffusées et contribuer ainsi à relever le défi posé à l'école par les évolutions de la société.

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