Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 02/10/1997

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur l'information parue dans le Figaro du 18 septembre 1997, page 14, sous le titre " De plus en plus d'enfants obèses " selon laquelle " l'obésité de l'enfant progresse de façon inquiétante aux quatre coins de la planète. En dix ans, elle a augmenté de 17 % dans notre pays et de 28 % pour la grande obésité... Avec le risque de voir les enfants devenir obèses à l'âge adulte et de développer des complications cardio-vasculaires et même certains cancers ". Il lui demande quelle est sa réaction face à cet inquiétant constant et quelles mesures il envisage de prendre pour inciter les médecins à faire prendre conscience aux parents que, pour éviter une surcharge pondérale de leur enfant et d'éventuelles conséquences sur la santé que l'obésité entraînerait, ils doivent impérativement mieux surveiller l'alimentation de leurs enfants, les stimuler à faire du sport car, comme le souligne l'auteur de l'article précité, " parmi les causes de l'obésité on cite... le manque d'exercice et l'abus de télévision ou de jeux vidéo, le grignotage..., le mélange d'aliments très gras et trop sucrés, arrosés de larges rasades de sodas... ".

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Réponse du ministère : Santé publiée le 22/01/1998

Réponse. - L'augmentation de la prévalence de l'obésité de l'enfant et de l'adolescent dans les pays industrialisés est un phénomène généralisé qui touche aussi bien les formes modérées que graves. En France, entre 1976 et 1986, la variation est de p 17 % dans les formes modérées et de p 30 % dans les formes sévères. Il semble que, en outre, les formes graves deviennent elles-mêmes de plus en plus sévères. De nombreuses études récentes concordent pour dire que les complications de l'obésité de l'enfant semblent apparaître d'autant plus précocement que la pathologie est sévère mais aussi qu'elles sont réversibles sous réserve d'une prise en charge adaptée. La prévalence de l'obésité est plus élevée dans les familles défavorisées que dans la population générale. L'augmentation de la prévalence de l'obésité chez l'enfant dans les populations confrontées à des difficultés économiques et sociales justifie une plus grande vigilance dans la surveillance de la croissance. L'indice de Quételet (poids/taille2) suit les variations physiologiques de la masse grasse au cours de la croissance. Il existe des courbes de référence, dites courbes de corpulence, établies en fonction du sexe et de l'âge. La courbe augmente jusqu'à la première année, puis descend et réaugmente à partir de six ans. L'augmentation physiologique de l'adiposité observée à partir de six à huit ans s'appelle le rebond d'adiposité. La survenue d'un rebond précoce est un argument prédictif de l'évolution vers une obésité pouvant justifier une prévention nutritionnelle en vue d'empêcher la prise de poids à un âge où l'impression clinique peut être faussement rassurante et où des mesures nutritionnelles ont plus de chances d'être efficaces que plus tard, quand l'obésité est constituée. C'est pourquoi ces courbes ont été introduites dans le nouveau modèle du carnet de santé de l'enfant publié en mars 1995. De plus, à l'examen classique réalisé à l'âge de dix à douze ans, a été également ajoutée dans ce nouveau carnet une évaluation et un bilan médical orienté vers la pratique d'une activité physique dont on connaît l'influence favorable sur la corpulence. En outre, afin d'améliorer l'éducation nutritionnelle, dans le cadre du plan de relance pour la ville, la nutritition des enfants à l'école fait l'objet d'une conventionn entre l'Union nationale des centres communaux d'action sociale, la DIV et la DAS pour développer une prestation de petits déjeuners à l'école dans les zones urbaines sensibles, support d'une action pédagogique de promotion de la santé en faveur des élèves. Parallèlement, le CFES vient d'élaborer un guide d'action " Nutrition en zones urbaines sensibles ", pour impulser des actions d'éducation à la santé autour du thème du petit déjeuner et de l'équilibre des repas.

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