Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 23/10/1997

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur l'information parue aux pages 104 à 109 du numéro 1308 (11 octobre 1997) du magazine Le Point sous le titre " Cancer " : les excès du dépistage, selon laquelle des milliards sont investis chaque année dans le dépistage du cancer. Un dispositif toujours onéreux, parfois inutile, éventuellement dangereux ". Il lui demande quelle est sa réaction face à cette inquiétante affirmation.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 26/02/1998

Réponse. - Le cancer du sein et le cancer du col de l'utérus répondent aux critères du dépistage systématique au sens de l'OMS : problèmes importants de santé publique, ils peuvent être détectés à un stade précoce par un test sensible et spécifique, accessible et acceptable par les femmes, y compris s'il est répété régulièrement ; les possibilités thérapeutiques sont plus efficaces si elles sont mises en oeuvre à un stade précoce de la maladie où elles sont souvent moins agressives et moins mutilantes ; les effets délétères du dépistage y compris psychologiques doivent être compensés par les bénéfices que les femmes peuvent en attendre ; le coût du dépistage devrait être compensé par les bénéfices attendus. Le programme national de dépistage organisé du cancer du sein a été mis en place en 1994. Il couvre aujourd'hui 25 départements représentant 37 % de la population fémininine française de cinquante à soixante-neuf ans qui constitue la population ciblée par ce dépistage. Ce dépistage organisé s'appuie sur un cahier des charges rigoureux associant organisation, assurance de qualité et suivi des femmes dépistées. Dans les départements concernés, le dépistage organisé coexiste avec le dépistage individuel dit spontané. Dans les autres départements, le dépistage est prescrit par les médecins, mais sans organisation, ni garantie de qualité des mammographies, ni du suivi des femmes dépistées. Une évaluation du programme organisé de dépistage du cancer du sein a été réalisée par l'Agence nationale pour le développement de l'évaluation médicale (ANDEM devenue ANAES) en 1997 à la demande du ministre chargé de la santé et a confirmé le bien-fondé de cette organisation, avec cependant la nécessité d'y apporter des modifications. Notamment, toute la chaîne de mammographie doit bénéficier d'une assurance de qualité (mammographes, négatoscopes, développement, positionnement, lecture...) de façon à limiter le nombre de faux positifs et le nombre de faux négatifs, éviter d'inquiéter à tort des femmes et pratiquer inutilement des examens complémentaires dont certains ne sont pas inoffensifs. Le dépistage du cancer du col de l'utérus par le frottis cervical doit être aussi réalisé dans des conditions de qualité ; actuellement le dépistage peut souffrir aussi d'une qualité insuffisante des prélèvements, de lecture des frottis et d'un suivi parfois inadapté des femmes dont l'examen est anormal. C'est pourquoi mes services travaillent en liaison avec les caisses d'assurance maladie et les professionnels à la mise en place d'une organisation du dépistage du cancer du col de l'utérus et à l'extension à l'ensemble du territoire du dépistage organisé du cancer du sein de façon à proposer à la population concernée, des examens d'excellente qualité et une organisation rigoureuse. L'objectif de ces programmes est d'augmenter la proportion de femmes qui pourront accéder à ces dépistages et d'améliorer la qualité des examens réalisés.

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