Question de Mme CERISIER-ben GUIGA Monique (Français établis hors de France - SOC) publiée le 16/04/1998

Mme Monique Cerisier-ben Guiga appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la nécessité de renforcer le programme d'échange d'instituteurs français et allemands au moment où il semble menacé par des difficultés de recrutement. Ce programme doit continuer à jouer son rôle reconnu dans l'approfondissement des relations linguistiques et culturelles entre la France et l'Allemagne. Cela suppose un renforcement de l'enseignement de chacune des langues dans le pays partenaire par une politique volontariste qui corrige la désaffection constatée ces dernières années. Elle lui demande si cette politique, fondée sur un échange massif d'enseignants formés aux méthodes de l'enseignement de langues étrangères, ne pourrait pas s'appuyer en Allemagne sur les instituts culturels, à condition que des enseignants diplômés en " français langue étrangère " y soient affectés et qu'ils forment prioritairement des enseignants allemands.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 31/12/1998

Réponse. - Le programme d'échange d'instituteurs français et allemands a fait l'objet d'une déclaration conjointe signée par le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie et la plénipotentiaire de la République fédérale d'Allemagne pour les affaires culturelles dans le cadre du traité sur la coopération franco-allemande, à l'occasion du sommet franco-allemand de Weimar, le 19 septembre 1997. Cette déclaration conjointe porte sur " une nouvelle orientation des échanges de maîtres pour le renforcement de l'enseignement précoce de la langue du partenaire ". En effet, sous sa forme actuelle, ce programme d'échange ne répond pas pleinement aux attentes des deux pays, qui souhaitent, de part et d'autre, un renforcement de l'apprentissage de la langue du partenaire : cet échange s'appuie sur un recrutement essentiellement individuel sans lien nécessaire avec la communauté scolaire dont est issu le candidat. Selon les experts du groupe de pilotage chargé du suivi de cet échange, les motivations personnelles des candidats primant souvent sur les motivations professionnelles, les administrations locales sont parfois peu enclines à faciliter des échanges dont les retombées sont aléatoires pour l'enseignement de la langue étrangère dans leur secteur. Ainsi le groupe de pilotage propose-t-il à la commission franco-allemande des experts pour l'enseignement général, organe de coordination des projets franco-allemands dans le domaine scolaire, un texte de réorientation des échanges franco-allemands de maîtres du premier degré qui préconise, côté français, une intégration systématique de cet échange dans un projet local de renforcement ou d'extension de l'apprentissage de la langue du partenaire et, pour les deux parties, une meilleure préparation de l'acceuil des maîtres d'échange : les administrations locales proposent leurs demandes en présentant le profil de l'enseignant qu'elles souhaitent accueillir. Cet engagement des établissements et des académies ou des Länder paraît être le garant non seulement du renforcement du programme mais de son ancrage dans une réalité locale où les acteurs pratiquent une politique volontariste de promotion de l'enseignement de la langue du partenaire. La réorientation indiquée devrait permettre un échange plus pertinent et plus utile, susceptible de dynamiser l'apprentissage précoce de la langue du partenaire. L'acquisition par les candidats d'une formation aux méthodes de l'enseignement de langues étrangères est évidemment souhaitée. Aussi la proposition que les instituts culturels français en Allemagne aident à la formation linguistique des enseignants allemands mérite un examen attentif de la part de chaque institut, en liaison avec les autorités scolaires locales.

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