Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 28/05/1998

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur l'article du président du Syndicat national des lycées et collèges paru à la page 2 du quotidien le Figaro du 10 avril 1998 dans lequel son auteur estime que " ... les ZEP, complétées ultérieurement par les établissements sensibles, sont un échec. Peu à peu transformées en ghettos en dépit des moyens financiers supplémentaires et des efforts des enseignants, elles s'avèrent incapables d'enrayer la montée de la violence et de combler des inégalités sauvages qui caractérisent le système scolaire... c'est le principe même de la "discrimination positive" qui doit être mis en cause. Fondés sur le mythe égalitariste de la classe hétérogène, ZEP et établissements sensibles constituent le vivant témoignage des conséquences perverses de l'utopie. N'est-il pas déraisonnable d'utiliser l'école comme le palliatif d'une crise sociale que le monde politique s'est avéré incapable de juguler ? ". Il lui demande quelle est sa réaction face ces propos et s'il estime, comme l'auteur de l'article précité, que la seule alternative à " la crise scolaire " qui secoue actuellement notre pays, et notamment les établissements de la Seine-Saint-Denis, serait " de réformer les structures, ce qui impliquerait de rompre avec les dogmes - faussement - rassurants de la pensée unique ".

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 03/09/1998

Réponse. - Mise en place par Alain Savary en 1982, la politique des ZEP visait à réduire l'impact des inégalités sociales sur la réussite scolaire des élèves. Quinze années plus tard l'éducation a connu des évolutions majeures : l'accès d'une génération au niveau du baccalauréat est passé de 35 à 64 %, le niveau de formation et de qualification de l'ensemble de la population s'améliorer constamment. Parallèlement, le chômage touche une part bien plus importante de la population, les inégalités sont toujours là et toutes les études montrent la permanence du poids de l'origine sociale dans la réussite scolaire. Toutefois l'efficacité du système scolaire a fait l'objet de plusieurs enquêtes qui montrent que de multiples facteurs internes à l'école ont également des conséquences considérables sur la réussite des élèves. Les ZEP ont connu, durant cette période, des relances et des oublis de la part du ministère. Le travail s'est poursuivi sur le terrain avec des réussites exceptionnelles et des échecs. Elles ont fait l'objet d'évaluation. Les résultats sont variables d'une académie à l'autre. Le bilan de quinze ans de politique des ZEP doit être analysé en tenant compte de la détérioration globale de la situation socio-professionnelle que connaissent les familles des quartiers où se situent ces établissements. En tout état de cause, les résultats ne permettent pas de douter du bien-fondé du principe d'une discrimination positive. C'est pourquoi la relance des ZEP constitue une des priorités fortes du ministère de l'éducation nationale de la recherche et de la technologie. Elle s'appuie sur des bilans effectués au niveau académique ZEP par ZEP. Les réussites et les échecs y sont mis à plat et analysés. Il s'agit à présent de réaffirmer et de concrétiser la priorité accordée aux ZEP, priorité en terme de moyens supplémentaires mais aussi priorité en terme d'accompagnement et d'attention pour les personnes qui travailleront dans ces zones.

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