Question de M. GRUILLOT Georges (Doubs - RPR) publiée le 25/06/1998

M. Georges Gruillot demande à M. le Premier ministre de lui indiquer les suites qu'il entend donner aux recommandations avancées par la Commission de réflexion sur la drogue et la toxicomanie.

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Transmise au ministère : Santé


Réponse du ministère : Santé publiée le 12/11/1998

Réponse. - M. Georges Gruillot demande à M. le Premier ministre les suites qu'il entend donner aux recommandations avancées par la commission de réflexion sur la drogue et la toxicomanie. La loi du 31 décembre 1970 relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l'usage illicite de substances vénéneuses prévoit, dans le domaine sanitaire et social, des dispositions particulières afin de faciliter l'accès des personnes toxicomanes aux services de prévention ou de cure. Dans ce cadre, les plans gouvernementaux des 21 septembre 1993 et 14 septembre 1995 de lutte contre la toxicomanie ont fixé comme priorité le développement de l'accès aux soins des personnes toxicomanes en favorisant l'augmentation et la diversification du dispositif spécialisé de soins par le doublement des capacités d'hébergement et le développement des traitements de substitution. Des réponses de proximité visant à mieux prendre en compte la dimension sociale de la toxicomanie et la réduction des risques sanitaires et sociaux ont également été privilégiées par la mise en place de structures de prévention " point écoute " dans les quartiers difficiles, de structures d'hébergement d'urgence sociale " sleep in ", de lieux de vie et de contact " boutiques " pour les personnes toxicomanes les plus marginalisées ainsi que des programmes d'échanges de seringues. Un programme expérimental de proximité de délivrance de méthadone a été mis en place en 1997 à partir d'un bus itinérant. Enfin, l'ensemble des acteurs uvrant dans le champ sanitaire ont été impliqués dans la prise en charge des personnes toxicomanes par la mise en place de réseaux ville-hôpital regroupant des établissements publics de santé, des médecins généralistes et des pharmacies libérales. Ces orientations, qui reprennent les grandes lignes des conclusions de la commission de réflexion sur la drogue et la toxicomanie, ont permis un doublement du nombre de personnes toxicomanes accueillies dans le dispositif spécialisé de soins aux toxicomanes : 64 738 personnes toxicomanes ont été suivies en 1995 dans les centres spécialisés de soins aux toxicomanes. En ce qui concerne la consommation de cannabis chez les plus jeunes et dans une perspective de santé publique, il paraît souhaitable de développer une politique globale de prévention et de lutte contre les pratiques addictives. Il s'avère, en effet, qu'outre les consommations de cannabis on constate également un développement de la polytoxicomanie par association d'alcool et de médicaments chez les plus jeunes tandis que la consommation de tabac demeure préoccupante. Enfin l'utilisation des nouvelles drogues de synthèse comme l'ecstasy tend à se banaliser. Il convient donc de privilégier en direction de ce public des actions de santé visant à lutter globalement contre les conduites à risques. La création de 78 " points écoute ", notamment dans les quartiers difficiles, visant à améliorer le bien-être individuel et collectif de ces jeunes et de leurs parents répond notamment à cette préoccupation. La prévention des conduites à risques chez les jeunes est également au c ur des actions engagées par le ministère de l'Education nationale dans son nouveau programme de développement des comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté auprès des établissements scolaires. Enfin, de nombreuses actions de proximité ont également été retenues dans ce sens dans le cadre de la Semaine européenne de prévention des toxicomanies, qui se déroulera en novembre 1998 et donnera lieu à une campagne de communication importante sous l'égide de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie.

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