Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 24/12/1998

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur l'information parue dans Le Monde du 30 novembre 1998 selon laquelle une pétition lui a été adressée le 10 novembre dernier dans laquelle les pétitionnaires s'inquiètent de l'avenir de la cité du patrimoine et de l'architecture et contestent la place de l'Institut français d'architecture au sein du nouvel organisme. Il lui demande quelle réponse elle peut apporter aux 216 signataires de cette pétition et quelle est son action pour apaiser le " langage à l'Institut français d'architecture ".

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Réponse du ministère : Culture publiée le 13/05/1999

Réponse. - La ministre de la culture et de la communication étudie la création dans l'aile Paris du Palais de Chaillot d'un lieu de culture et d'échanges centré sur l'architecture, le patrimoine et l'espace urbain. Un des axes important de ce projet sera la diffusion et la valorisation des données portant sur l'architecture, la ville et, plus généralement sur le bâti et sur son environnement. Les grandes lignes de ce projet ont été tracées dans un rapport remis à la ministre de la culture et de la communication par Jean-Louis Cohen en février 1998 et approuvé en mai 1998. La ministre de la culture et de la communication et le directeur de l'architecture et du patrimoine ont souhaité que l'Institut français d'architecture soit une des composantes de la Cité et le " fer de lance " du nouveau projet. C'est la raison pour laquelle ils ont décidé de placer la mission de préfiguration de la Cité de l'architecture et du patrimoine auprès de l'Institut français d'architecture. Jean-Louis Cohen, architecte et historien, critique de renommée internationale a été nommé directeur de l'IFA et chef de la mission de préfiguration. Comme le rappelait récemment Jean-Louis Cohen, " comme tout projet, celui de la Cité de l'architecture et du patrimoine à Chaillot est une remise en cause de l'existant. Il vient perturber les institutions en place et les habitudes acquises, qu'il s'agisse du musée des monuments français fermé depuis 1997, de l'Institut français d'architecture chroniquement fragile, du réseau des écoles et autres lieux d'information et de diffusion culturelle... Il suscite d'autant plus d'attentes - et son corollaire de craintes - qu'il apparaît comme un grand projet offrant une place en vue à l'architecture et au patrimoine dans la capitale ". Ce sont ces attentes et ces craintes que traduisait la pétition que quelques architectes ont fait circuler en fin d'année. Le dialogue constructif qui s'est noué tout au long de l'année 1998 et se poursuit aujourd'hui avec l'ensemble des partenaires et publics (et plus particulièrement les architectes) a rassuré en montrant le rôle central de l'IFA dans l'élaboration du projet et le souci de concertation qui préside à l'élaboration du programme. A cet égard, il paraît nécessaire de rappeler les étapes de ce dialogue qui a largement associé les architectes à l'élaboration du projet. Ainsi le rapport de Jean-Louis Cohen a-t-il été largement diffusé. Ce n'est qu'après de nombreux échanges avec les pétitionnaires que la décision de confier à Jean-Louis Cohen le soin de poursuivre la réflexion et de diriger une mission de préfiguration a été prise. Dès l'origine, l'IFA a été associé à l'élaboration du programme. Outre les débats nombreux qui ont eu lieu au cours des différentes réunions des conseils d'administration et assemblées générales de l'institut, les rencontres bilatérales entre la direction de l'IFA et les personnalités du monde de l'architecture et du patrimoine, une réunion du Conseil national de l'ordre des architectes et des présidents des conseils régionaux de l'ordre tenue le 21 juillet 1998 et une réunion exceptionnelle du conseil d'administration de l'IFA et de son assemblée générale organisée à Chaillot le 12 janvier 1999 ont permis d'associer l'ensemble de la profession à la réflexion sur la Cité de l'architecture et du patrimoine et de rappeler sa place essentielle dans le projet de la création architecturale contemporaine. Enfin le renouvellement du conseil d'administration de l'IFA avec la nomination de plusieurs architectes - Odile Decq, Christian Hauvette, Christian Devillers, Béatrice Dollé - qui rejoignent François Jourda, et l'élection de Dominique Perrault comme président témoignent de l'intérêt des architectes pour le projet de Cité de l'architecture et du patrimoine et de la prise de conscience de l'opportunité qui est offerte à l'IFA pour connaître un nouveau développement. Dès cette année, l'IFA intègre ces nouveaux objectifs tant du point de vue de la programmation d'actions pour l'an 2000, que du développement de relations en réseau avec diverses institutions culturelles et d'organismes publics et privés, en région et à l'étranger. La Cité de l'architecture et du patrimoine est conçue pour proposer, simultanément, une offre culturelle diverse à des publics multiples, professionnels et/ou grand public. Ce projet n'a pas vocation à centraliser les moyens mais plutôt à fournir une capacité de création et d'accueil qui favorise la circulation des idées et des expériences, donc le débat.

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