Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 31/12/1998

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur l'information parue à la page 14 du quotidien Le Figaro du 4 décembre 1998 selon laquelle une deuxième épidémie de trichinellose en l'espace de huit mois a sévi dans la région de Narbonne. La viande chevaline d'Europe de l'Est et les contrôles sanitaires sont " mis en cause ". Il lui demande quelles mesures ont été prises pour éviter qu'une telle épidémie ne se reproduise et s'il estime qu'une réflexion d'ensemble sur les contrôles vétérinaires doit être engagée.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 25/03/1999

Réponse. - Dès l'application du premier foyer de trichinellose lié à la consommation de la viande d'un cheval originaire d'Europe de l'Est, diagnostiqué en février 1998, la direction générale de l'alimentation a immédiatement mis en place des contrôles renforcés. Les carcasses issues des chevaux importés vivants d'Europe de l'Est ont été soumises à une recherche de larves de trichine portant sur un échantillon de 10 grammes de muscle au lieu de 5 grammes préconisés par la réglementation communautaire. Ce dispositif a été de nouveau renforcé en octobre 1998 suite au deuxième foyer de trichinellose consécutif à la consommation de viande chevaline originaire de l'ex-Yougoslavie. Toutes les carcasses issues de chevaux importés vivants d'Europe de l'Est et abattus en France font désormais systématiquement l'objet, de deux prélèvements de 10 grammes de muscle, dont les analyses sont confiées en parallèle à deux laboratoires officiels. De même, toutes les viandes chevalines importées d'Europe de l'Est, qui sont déjà accompagnées lors de leur introduction en France d'une attestation de recherche de trichine effectuée par l'autorité sanitaire du pays exportateur, sont systématiquement soumises à une seconde recherche de larves par un laboratoire officiel français. Ces mesures de contrôle renforcé augmentent de quatre fois la sensibilité du test de dépistage par rapport à la méthode préconisée par la réglementation communautaire. Un système d'analyses comparatives à partir d'échantillons tests est en place dans les laboratoires officiels qui effectuent ces recherches de trichine, sous l'égide du Centre national d'études vétérinaires et alimentaires, laboratoire français de référence pour la recherche des larves de trichine. Parallèlement, les autorités françaises ont demandé à la Commission de prendre des dispositions de sauvegarde comportant l'interdiction d'importer des chevaux vivants et de la viande chevaline en provenance de l'ex-Yougoslavie et d'organiser une mission d'experts dans ce pays afin d'enquêter sur le mode d'élevage et l'origine exacte des chevaux exportés ainsi que sur le taux d'infestation détecté par les autorités sanitaires yougoslaves. Suite à la requête des autorités françaises, cette mission d'experts de la Commission européenne a été conduite en ex-Yougoslavie et une décision comportant des mesures de restriction à l'importation des chevaux vivants et des viandes de cette origine a été récemment adoptée par les Etats membres réunis au sein du comité vétérinaire permanent. Par ailleurs, les autorités françaises ont sollicité la Commission afin qu'elle finance un plan de recherche sur de nouvelles méthodes d'analyses plus sensibles que la méthode actuelle et qu'elle désigne un laboratoire communautaire de référence chargé de cooordonner l'ensemble des actions de recherche et de diagnostic. A l'instigation de la France, un groupe de travail comprenant les scientifiques experts en ce domaine s'est déjà réuni à Bruxelles sous l'égide de la Commission européenne. Ces experts sont chargés de procéder à une évaluation du risque trichine spécifique au cheval et de proposer d'éventuelles modifications de la méthode d'analyse actuelle définie par une directive communautaire. Cette vigilance renforcée, à la fois en termes de contrôles et d'expertise scientifique, devrait être à même d'éviter le renouvellement de foyers tels que ceux qui ont été constatés à deux reprises au cours de l'année passée.

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