Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 28/01/1999

M. Emmanuel Hamel appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur l'article paru à la page 9 du quotidien Le Figaro du 5 janvier 1999 dans lequel un neuro-psychologue déplore le manque de concertations entre les ministères de l'éducation nationale et de la santé en ce qui concerne le dépistage des enfants souffrant de dyslexie : " Ces deux institutions de pouvoir et de savoir, repliées sur elles-mêmes, s'ignorent et ne réalisent pas la gravité du problème. " Il souhaiterait savoir quelles sont ses observations face à cette constatation et s'il peut lui indiquer quelle politique il entend développer pour que soit amélioré, à l'école, le dépistage précoce des enfants dyslexiques.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 17/06/1999

Réponse. - La dyslexie est un trouble de l'apprentissage du langage écrit, mais elle commence bien souvent chez l'enfant par un trouble du langage (dysphasie), c'est pourquoi ces deux manifestations des troubles du développement du langage sont indissociables. Les difficultés d'apprentissage de la lecture et de l'écriture des enfants dyslexiques sont souvent mal interprétées par le milieu scolaire, qui, par méconnaissance la plupart du temps de ce problème, attribue celles-ci à la paresse, à un milieu familial et social défavorable, voire à des déficiences intellectuelles. Les véritables raisons doivent être recherchées ailleurs, notamment dans le fait que l'enfant dyslexique dont le handicap n'a pas été clairement identifié et dépisté ne peut être, faute d'un enseignement adapté, convenablement rééduqué, ce qui amplifie d'autant ses difficultés. En l'état actuel des connaissances, les spécialistes préconisent un dépistage précoce de la dyslexie dès le plus jeune âge de l'enfant, afin que la rééducation ait des chances de donner de bons résultats. Dans ce domaine, le ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie a pris conscience de l'importance du problème. Le plan de relance pour la santé scolaire présenté le 11 mars 1998 entend améliorer le dépistage et le meilleur suivi des problèmes de santé que peuvent rencontrer les enfants scolarisés dès l'école maternelle. Le renforcement de la continuité du travail entre la protection maternelle et infantile (PMI) et la médecine scolaire, qui figure parmi l'une des vingt mesures de ce plan, a pour objectif d'assurer le suivi spécifique des enfants dont l'état de santé est déficient et qui ont été repérés grâce aux bilans systématiques réalisés, soit par la PMI pour les élèves de trois-quatre ans, soit par le service de promotion de la santé en faveur des élèves du ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie pour les élèves de six ans. Les enfants ainsi dépistés doivent être orientés vers une prise en charge spécialisée. Cette dernière, réalisée durant la scolarité primaire, doit permettre le traitement des enfants repérés notamment pour un déficit visuel ou auditif, des soins bucco-dentaires, des troubles du langage et de la psycho-motricité et des difficultés de communication. Dans cet esprit, une étude de faisabilité est actuellement menée au sein du ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la techologie en vue d'étendre à l'ensemble des académies l'expérience mise en uvre par les personnels de santé de l'académie de Grenoble depuis la rentrée scolaire de 1998. L'objectif de cette expérience est de mieux détecter les troubles de l'apprentissage du langage, et en particulier ceux de la lecture, grâce à un protocole centré sur l'évaluation des compétences neuro-sensorielles de l'élève.

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