Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 15/04/1999

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur le traitement précoce et soutenu du diabète dit de type II. Elle observe que la définition de ce diabète, de loin le plus fréquent, a évolué : de nouveaux critères sont intervenus récemment avec l'abaissement du seuil de glycémie à jeun qui signe l'entrée dans la maladie (1,26 g/l). Elle remarque que l'on compterait en France 1,3 million de diabétiques de type II, ce chiffre étant en constante évolution. Aucun symptôme n'étant ressenti, les malades ne sont pas incités à se faire dépister ou à suivre le traitement prescrit. Le diabétique de type II a, par rapport à une personne indemne, deux à trois fois plus de risque d'avoir un infarctus du myocarde, vingt de devoir être amputé, dix de développer une insuffisance rénale. Or des essais thérapeutiques ont apporté de très sérieux arguments en faveur d'un traitement précoce et soutenu de la maladie. Elle lui demande donc quelles mesures elle envisage afin de permettre une meilleure information sur le diabète et un traitement précoce de la maladie.

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 26/08/1999

Réponse. - L'organisation des soins en diabétologie, en particulier ceux concernant les diabétiques de type II, non insulinodépendants, a été une des priorités retenues par la troisième Conférence nationale de santé de juin 1998. Par ailleurs, à la demande du directeur général de la santé, une mission de réflexion et de propositions sur la prise en charge du diabète avait été confiée au haut comité de la santé publique, qui a remis son rapport également en 1998. A la suite de ces travaux, qui montrent l'intérêt des pouvoirs publics dans ce domaine, une circulaire, signée conjointement par le directeur général de la santé et le directeur des hôpitaux, vise à structurer les principes d'organisation des soins du diabète de type II. Elle recommande notamment une adaptation et une graduation de l'offre de soins en trois niveaux, adaptée à la gravité croissante de l'histoire naturelle de ce diabète. Les médecins libéraux constituent le premier niveau, ils doivent organiser le dépistage précoce et ciblé de cette pathologie, en fonction de l'histoire familiale du patient, mais aussi l'éducation initiale, le bilan et la prise en charge globale du risque métabolique. De plus, à terme, toutes les zones géographiques en France doivent offrir une possibilité de réseau de proximité aux diabétiques de type II. Le deuxième échelon du dispositif est constitué de sites orientés vers la diabétologie qui se définissent par leur organisation et leurs prestations, dans des établissements de santé, publics ou privés. Les pôles fonctionnels de référence en diabétologie constituent le dernier échelon de la prise en charge. Ils sont à même de dispenser des soins de haute technicité et ajoutent à leur activité soignante des missions de recherche et d'enseignement. Avant la fin de l'année 1999 les agences régionales de l'hospitalisation, en liaison avec les directions régionales des affaires sanitaires et sociales, désigneront, à partir des projets présentés par les établissements concernés, les pôles fonctionnels de référence et les sites orientés vers la diabétologie afin d'organiser une offre de soins permettant une prise en charge efficace des patients concernés, avec une répartition harmonieuse sur le territoire des différentes structures. Ainsi l'amélioration de l'utilisation des moyens consacrés globalement à cette pathologie vise à diminuer le poids humain et financier des complications et des handicaps, qui ne doivent pas être considérés comme une fatalité facilitée par le vieillissement de la population mais plutôt comme un échec relatif des méthodes de prévention et de soins actuelles. Par ailleurs, l'éducation thérapeutique du patient a fait l'objet de propositions lors de la troisième Conférence nationale de santé et un groupe de travail, placé auprès de la direction générale de la santé, devrait permettre de définir les conditions dans lesquelles cette éducation thérapeutique pourrait être reconnue et ainsi se développer.

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