Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 24/06/1999

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur l'information parue à la page 11 du Figaro du 24 mai 1999 selon laquelle " plus de 2,5 milliards de personnes vivent actuellement dans les zones à risque, 500 millions de cas cliniques graves et un million de décès sont enregistrés chaque année. Les ravages du paludisme ne font que croître et empirer. Quatre enfants en meurent à chaque minute, soit 5 000 par jour. " Il lui demande quelle est et quelle sera l'action de la France pour aider les pays concernés à lutter efficacement contre ce terrible fléau et aimerait savoir si le Gouvernement entend inciter les grands laboratoires, comme le souhaite l'Organisation mondiale de la santé, à relancer la recherche pour la mise au point de nouveaux médicaments et vaccins contre le paludisme.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 19/08/1999

Réponse. - Le paludisme, maladie réémergente, fait partie des six pathologies infectieuses identifiées par l'OMS comme responsables d'un décès sur deux chez les enfants et les jeunes adultes en âge de travailler. Du fait de sa mortalité élevée (entre 300 et 500 millions de cas annuels) et de la mortalité qu'il occasionne, particulièrement élevée chez les enfants de moins de cinq ans (entre 2 et 3 millions de décès par an), la lutte contre le paludisme est considérée comme une priorité par le ministère des affaires étrangères, dont le soutien s'est manifesté au travers de projets soutenus par le Fonds d'aide et de coopération dont le montant global, sur les cinq dernières années, peut être estimé à 30 MF. Pour répondre au défit mondial posé par l'endémo-épidémie, la direction générale de l'OMS à Genève a lancé, à la demande des pays membres, une initiative dont l'objectif est de réduire, dans les dix ans à venir, les taux de morbi-mortalité palustre. Cette initiative, appelée Roll Back Malaria - faire reculer le paludisme -, est un mouvement social de grande ampleur qui associe, sous la coordination de l'OMS, de nombreux partenaires, dont la France (42 pays bénéficiaires, organisations multi et bilatérales, ONG et monde associatif, secteur privé, instituts de recherche du Nord et du Sud, organisations régionales). La stratégie proposée consiste, en s'appuyant sur un partenariat élargi et l'implication des communautés, à intégrer la lutte contre le paludisme dans la réforme en cours des systèmes de santé en vue de les renforcer de façon à réduire, dans les dix ans à venir, la mortalité de 50 % et la morbidité de 25 %. La France, présente à la 2e réunion du partenariat mondial qui s'est tenue à Hararé, au Zimbabwé, les 30 juin et 1er juillet 1999, s'insère dans la dynamique en cours et propose d'inscrire, sur la programmation 2000, un financement de 10 MF, destiné à appuyer les activités de surveillance, de recherche et de lutte en s'appuyant sur les organisations régionales en place (OCEAC, OCCGE et ses instituts, réseau international des instituts Pasteur) et les instituts de recherche français (Institut Pasteur de Paris, IRD, Institut de médecine tropicale de service de santé des armées). Plusieurs grandes entreprises et laboratoires du Nord appartenant au secteur privé (ENI, Laboratoires Glaxo-Welcome et Smith Kline Beecham, Zeneca) se sont également impliqués dans la lutte contre le paludisme. Glaxo-Welcome a mis en place un programme de donation de la malarone, nouvel antipaludéen associant deux produits, destiné à améliorer la prise en charge dans les pays à haut taux de résistance à la chloroquine et au fansidar. La société pétrolière italienne ENI intervient, au travers d'ONG, dans de nombreux projets de développement local. Zeneca, entreprise pétrochimique du Royaume-Uni, participe aux négociations intergouvernementales destinées à pourvoir au remplacement du DDT par des substituts moins toxiques pour l'environnement.

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