Question de M. RAFFARIN Jean-Pierre (Vienne - RI) publiée le 29/07/1999

M. Jean-Pierre Raffarin attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la formation des jeunes. Le pourcentage du nombre d'élèves en formation initiale sur le lieu de travail est bien plus faible en France (22,4 %) que dans d'autres pays européens : Royaume-Uni (42,2 %), Autriche (48,9 %) ou Allemagne (64,8 %). Ces chiffres, couplés à ceux du nombre d'étudiants qui abandonnent leurs études universitaires (France 45 %, Allemagne 28 %, Royaume-Uni 16 %), montrent combien il est nécessaire de développer toutes les formes possibles de rapprochement entre le système éducatif et les entreprises, y compris pour l'enseignement supérieur. En 1998, 400 000 contrats d'alternance ont été signés. Que pense le Gouvernement de l'objectif proposé par les réseaux consulaires qui consiste à proposer aux jeunes un million de contrats en alternance ?

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 11/11/1999

Réponse. - L'honorable député interroge madame la ministre de l'emploi et de la solidarité, sur la proposition des réseaux consulaires consistant à proposer aux jeunes un million de contrats en alternance. Le rapprochement entre le monde éducatif et les entreprises à tous les niveaux de formation et sous toutes les formes est une nécessité et la garantie d'une formation professionnelle de qualité. L'alternance " à la française " s'est progressivement construite autour des trois voies, deux en formation initiale, l'enseignement professionnel et technologique intégré et l'apprentissage, et une en formation continue, les contrats d'insertion en alternance. Aujourd'hui, 708 000 jeunes sont élèves d'un lycée professionnel et 233 000 sont en section de technicien supérieur. L'apprentissage accueille pour sa part 355 000 jeunes en CFA. Les contrats d'insertion en alternance, formation continue des jeunes, totalisent un peu moins de 200 000 contrats. Au total, près d'un million cinq cent mille jeunes préparent en 1998 une qualification professionnelle dans une des trois voies en alternance. Ces données sont à restituer dans un environnement général de hausse des taux de scolarisation et d'allongement de la durée des études. L'attirance des jeunes et de leurs familles par les voies de formation longues est très sensible. Dans ce contexte, la proposition consistant à proposer un million de contrats de travail en alternance aux jeunes doit être comprise dans un double sens : un appel à développer quantitativement le nombre de contrats en alternance tout en préservant leur spécificité. Il s'agit de permettre aux jeunes sortis de l'école, sans formation professionnelle, d'accéder rapidement à un emploi qualifié, mais également de permettre à ceux qui possèdent déjà une formation de la compléter en acquérant des compétences plus proches de celles qui sont requises par les situations de travail. Un appel à multiplier le nombre des places offertes par les entreprises aux jeunes, qu'il soit étudiants, scolaires ou en alternance, ainsi qu'à proposer un allongement de la durée des périodes en entreprise. En tout état de cause, il s'agit de maintenir la diversification des voies souhaitée par les jeunes et par les entreprises tout en améliorant fortement la qualité de liens école/entreprise. La réforme du " Lycée pour le XXIe siècle " vient de souligner que l'identité du lycée professionnel ne peut désormais se concevoir qu'en partenariat avec les professeurs. Un véritable contrat, dont la dimension pédagogique est affirmée, doit lier l'entreprise, l'établissement et l'élève. La qualité des formations en alternance et de l'apprentissage, ainsi que leur développement, est d'abord la responsabilité des financeurs : les partenaires sociaux au travers des organismes paritaires collecteurs agréés, pour les contrats d'insertion en alternance, et les régions pour l'apprentissage.

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