Question de M. CHABROUX Gilbert (Rhône - SOC) publiée le 07/10/1999

M. Gilbert Chabroux attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation dramatique qui prévaut en Somalie et menace près d'un million de civils. En effet, ce pays privé de pouvoir central depuis plus de huit ans connaît depuis un régime de combats incessants entre divers clans. Cette situation dramatique a pour conséquence directe la migration des populations et leur appauvrissement. Qui plus est, les récoltes agricoles sont depuis quatre années désastreuses, ce qui a incité l'office de coordination de l'aide à la Somalie à déclarer craindre une " catastrophe humanitaire ". Désormais, et selon les autorités médicales et sanitaires locales, la famine et les maladies liées à la malnutrition provoquent le décès de cinquante personnes par semaine dans la région sud du pays. En conséquence et au regard de cette catastrophe humanitaire, il lui demande quelle mesure le Gouvernement pourrait adopter en concertation avec les autres nations européennes, afin de venir en aide à ces populations civiles victimes depuis des années soit des combats claniques, soit des conséquences des conditions climatiques prévalant dans cette région africaine.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 25/11/1999

Réponse. - La guerre civile somalienne, qui est née dans les années 80, s'est généralisée avec la disparition de tout pouvoir central au lendemain du renversement, en janvier 1991, du général Siad Barré. Epargnant aujourd'hui le nord du pays (régions du Somaliland et du Puntland), ce conflit éprouve toujours durement une partie des populations du centre et du sud. La recrudescence des combats depuis le printemps 1999, liée notamment au conflit éthio-érythréen, qui accroît le nombre des déplacés, actuellement 200 000, ainsi que six mauvaises récoltes successives, ont crée de nouvelles poches de malnutrition dans le sud et le centre somaliens. Un quart des quatre millions d'habitants de ces régions est affecté et 300 000 personnes sont particulièrement menacées, notamment dans la région de Baidoa. Ce phénomène est amplifié par une insécurité qui entrave l'action des ONG et des agences des Nations unies. La France prend sa part des efforts de la communauté internationale pour faire face à cette situation intolérable. Elle contribue à hauteur de 18 % au budget du bureau de la Communauté européenne pour l'action humanitaire ECHO, dont les interventions en Somalie, sous la forme de financement de programmes d'ONG et de vols humanitaires, s'élèveront cette année à 49 millions de francs (7,5 millions d'euros). Au plan bilatéral, notre pays finance ponctuellement les opérations d'ONG (288 000 francs pour les programmes nutritionnels d'action contre la faim en faveur des enfants de Mogadiscio) et d'agences des Nations unies (0,5 million de francs pour le CICR et 1,5 million de francs pour l'Unicef après les inondations de l'automne 1997 ; 0,3 million de francs pour le PNUD en février 1999). La France estime que la résolution de la crise humanitaire en Somalie passe, au-delà de cet indispensable effort d'assistance, par la fin des affrontements armés qui déchirent ce pays. Elle soutient donc les propositions récemment présentées à cet effet par le secrétaire général des Nations unies (plus grande implication de l'ONU, renforcement de l'embargo sur les livraisons d'armes instauré en 1992). La France appuie également la médiation de l'autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), et participe, depuis 1998, au Comité Somalie du forum des partenaires de cette organisation régionale. Elle est disposée à apporter, dans ce cadre, une contribution concrète à la mise en uvre du plan de paix djiboutien, qui prévoit notamment la convocation d'une conférence de réconciliation nationale, ainsi que des sanctions contre les chefs de faction qui poursuivront les combats, et qui sera discuté lors du sommet de l'IGAD à Djibouti le 15 novembre prochain

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