Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 13/01/2000

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les relations avec la Corée du Nord. Tout récemment, l'Italie semble avoir fixé à la suite d'un échange de lettres des liens formels entre Rome et la Corée du Nord. Six pays de l'Union européenne ont déjà des relations diplomatiques avec Pyongyang ; particulièrement l'Autriche, le Danemark, la Finlande, le Porgugal et la Suède. Peut-on prévoir une reprise des relations au niveau de l'Union européenne et quelles sont les intentions de la France ? Il semble notamment qu'à l'occasion des accords passés avec les Etats-Unis pour établir des centrales nucléaires civiles en Corée du Nord, les pays de l'Union européenne soient appelés à participer financièrement aux dépenses.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 09/03/2000

Réponse. - L'Italie a établi des relations diplomatiques avec la Corée du Nord le 4 janvier 2000. La France estime que la décision d'établir des relations diplomatiques relève de la souveraineté des Etats. Elle remarque que les pays européens qui entretenaient déjà des relations diplomatiques avec la Corée du Nord avaient établi celles-ci au début des années soixante-dix, avant l'adhésion de ces pays à la Communauté ou à l'Union européennes. Pour ce qui concerne l'évolution de ses relations avec la Corée du Nord, la France demeure attachée à l'approche définie par l'Union européenne en juillet 1999 qui vise à inciter la Corée du Nord à adopter une attitude responsable au sein de la communauté internationale. Toute évolution des relations entre l'UE et la Corée du Nord doit intervenir en contrepartie des progrès réalisés par ce pays dans différents domaines, au premier rang desquels se trouvent les droits de l'homme et la non-prolifération. La France, comme d'autres partenaires européens, estime qu'à ce jour la Corée du Nord n'a pas apporté de réponse satisfaisante aux préoccupations exprimées par l'Union. Par ailleurs, l'accord américano-nord-coréen du 21 octobre 1994 prévoit le financement d'une centrale nucléaire à deux réacteurs à vocation exclusivement civile en échange de l'engagement de la Corée du Nord d'arrêter son programme nucléaire militaire. A cette fin, la KEDO (Korean Energy Development Organization) a été constituée en mars 1995. Elle comprend maintenant 12 Etats membres (dont l'UE depuis 1997) et quatorze Etats non membres (dont la France) ayant apporté ou promis une contribution. La participation de l'UE s'élève à 75 millions d'euros pour la période 1996-2000. La France s'est engagée à apporter 10 millions de francs sous forme de prestations de service. Cette participation souligne l'importance accordée à la question de la non-prolifération nucléaire dans la péninsule coréenne.

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