Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 02/03/2000

M. René Trégouët rappelle à l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie le lancement en novembre dernier avec plus d'un an de retard du module de contrôle Zaria, première pierre de la station spatiale internationale. Cette dernière devait en principe être édifiée en orbite d'ici 2004. Le gigantisme de l'opération, qui nécessite le partenariat de seize nations, peut expliquer un tel retard. Pourtant, pas moins de quarante-cinq vols, dont trente-six de navettes, sont prévus pour placer en orbite et assembler les différents éléments. Il lui demande, en conséquence, de bien vouloir lui donner la raison de ce retard et de lui dire dans quelle mesure il est susceptible d'influencer le déroulement chronologique d'ensemble du programme. Par la même occasion, il lui demande de bien vouloir lui rappeler la part prise par l'Agence spatiale européenne dans celui-ci et de lui confirmer que cette dernière ne rencontre aucune difficulté particulière dans la réalisation de son plan de travail.

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Transmise au ministère : Recherche


Réponse du ministère : Éducation publiée le 20/09/2001

La station spatiale internationale (ISS) est actuellement constituée de quatre modules en orbite : deux américains, Unity (depuis 1998) et Destiny, qui constitue le module de recherche le plus important en dimension et qui est amarré à la station depuis début février 2001, permettant ainsi de réaliser des expériences dans différents domaines ; deux modules russes, Zarya (depuis 1998) et Zvezda (juillet 2000, livré avec plus d'un an de retard). Ce retard est imputable à la Russie en raison de deux échecs du lanceur Proton courant 1999, de la nécessité de rechercher les causes de ces échecs et de la décision de poursuivre l'exploitation de MIR. Cependant, la Russie, malgré une mauvaise situation financière, continue de participer au financement de la station par la fourniture d'un nouveau Soyouz tous les six mois. La séquence d'assemblage de la station a, en raison de ce retard, été revue par l'ensemble des participants au programme de l'ISS, repoussant ainsi le premier vol du véhicule automatique de transfert (ATV) en avril 2004, le lancement du laboratoire européen Columbus en octobre 2004 et le démarrage de l'exploitation de la station en 2005. D'ores et déjà, pour aider à résoudre les difficultés financières du programme, la fréquence des vols de la navette est réduite de sept à six vols par an. La NASA est actuellement en train d'étudier une révision profonde du programme ISS pour pouvoir faire face à ces retards et réduire les surcoûts du programme. Compte tenu des prévisions actuelles sur le budget de la NASA, 4 milliards de dollars d'économies sont à trouver sur les cinq prochaines années. La NASA recherche ces économies sur les modules d'habitation et de propulsion ainsi que sur le CRV (Crew Retour Vehicle), véhicule de secours pour l'équipage de la station. Deux pistes sont envisagées : soit de réduire l'ambition du programme sur le plan technique, soit de faire appel aux partenaires du programme ISS pour prendre en charge ces éléments. Le développement de la part européenne de l'ISS n'a pas été notablement perturbé jusqu'à présent par les retards du programme. La déclaration de programme de l'Agence spatiale européenne prévoit, selon le calendrier établi : le développement du laboratoire pressurisé Columbus ; le développement du véhicule automatique de transfert ; une préparation à l'utilisation de la station spatiale internationale, ainsi que des activités relatives à l'entraînement des astronautes, dont Claudie Haigneré, qui devrait effectuer une mission baptisée Andromède en octobre prochain à bord de Soyouz, et Philippe Perrin, en mars 2002 à bord de la navette américaine. Lors de la conférence ministérielle ESA des 14 et 15 novembre 2001, sera décidé le programme d'exploitation de la station pour la période 2004-2006, qui représente pour la France une participation de l'ordre de 200 MEUR sur la période, conformément aux engagements pris antérieurement par l'Europe. Par ailleurs, des discussions ont lieu tout au long de l'année pour répondre à la sollicitation américaine sur une participation importante de l'Europe au module d'habitation et au CRV. Une forte augmentation de la participation financière de l'Europe au programme de l'ISS apparaît aujourd'hui peu probable.

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