Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 06/04/2000

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur la proposition faite à la page 6 du numéro 143 (septembre 1999) du magazine Femme Avenir, " de se battre aussi bien dans les réunions de l'Union européenne qu'aux réunions de l'ONU pour obtenir l'intégralité des textes en français et la traduction en français des interventions de tous les orateurs ". Il souhaiterait connaître son avis sur cette suggestion et les mesures envisagées par le Gouvernement afin de développer l'usage du français lors de ces réunions de l'ONU et de l'Union européenne.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 10/08/2000

Réponse. - Dans un de ses derniers numéros, le magazine Femme Avenir suggérait " de se battre aussi bien dans les réunions de l'Union européenne qu'aux réunions de l'ONU pour obtenir l'intégralité des textes en français et la traduction en français des interventions de tous les orateurs ". Le Gouvernement est particulièrement attentif à la situation de la langue française dans les instances internationales. Tant au sein des Nations unies que de l'Union européenne, le français a un statut de langue officielle. Celui-ci confère un fondement juridique à son utilisation au sein de ces organisations. Il implique que les réunions officielles autorisent l'expression en français et disposent d'une interprétation dans notre langue tandis que les traductions sont obligatoires pour la version finale pour les documents négociés. La représentation permanente de la France à Bruxelles s'emploie d'ailleurs très fréquemment à rappeler les instances communautaires à leurs obligations en matière de respect du plurilinguisme, comme le font aussi pour leur part nos autres représentations auprès d'organisations internationales. Il n'en reste pas moins vrai que, dans la pratique, le français éprouve de plus en plus rudement la concurrence de l'anglais dans le système des Nations unies et au sein de l'Union européenne, même si son usage y demeure très important. C'est la raison pour laquelle le respect du statut et la promotion de notre langue dans les organisations internationales constituent une priorité pour le Gouvernement. A cette fin, la France s'applique à favoriser le recrutement d'agents français ou francophones dans ces organisations afin de promouvoir notre langue en leur sein. Outre une politique systématique de soutien et de promotion des candidats français dans ces organisations, la France finance les postes d'environ quatre-vingts jeunes experts associés placés à des postes stratégiques dans la perspective de leur recrutement durable ultérieur par l'institution dans laquelle ils sont affectés. L'organisation internationale de la francophonie agit également à son niveau. Elle a notamment mis en place en 1997 un plan de relance du français dans les organisations internationales au sommet de Hanoi, qui a été reconduit depuis. Celui-ci devrait permettre à terme de placer quarante jeunes experts associés francophones par an au sein des organisations internationales. La France a par ailleurs décidé de mettre à profit la présidence de l'Union européenne qu'elle assumera à partir du 1er juillet prochain pour assurer la promotion du français au sein des institutions de l'Union européenne. Outre les consignes strictes qui ont été données à l'ensemble des diplomates et des fonctionnaires français de s'exprimer et de rédiger dans notre langue, elle a lancé, en partenariat avec la Belgique, qui lui succédera à la présidence, et avec le concours du service d'interprétation et de conférences de la Commission européenne, un plan d'action en faveur de la langue française. Le premier volet de ce plan concerne l'interprétation de conférences et a pour objectif de préparer la place du français dans une Union élargie aux pays d'Europe centrale et orientale (formation de courte durée pour les étudiants des écoles d'interprétation des pays candidats, stages de formation de formateurs d'interprètes, formations approfondies et formations spécialisées pour les mêmes publics). Le second prévoit la mise en uvre d'actions de coopération avec les milieux de la recherche et de l'industrie sur les nouvelles techniques de l'information et de la communication (interprétation assistée, reconnaissance vocale...). La France proposera en outre, à l'intention des fonctionnaires des institutions communautaires, des outils informatiques innovants : un correcteur informatique et grammatical adapté aux besoins de tout fonctionnaire appelé à rédiger en français, un programme d'aide en ligne à la rédaction administrative en français composé d'unités d'exercices autocorrectifs et un produit ludique d'incitation à l'utilisation de la langue française.

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