Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 13/04/2000

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur la situation du centre hospitalier universitaire Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine). L'agence régionale d'hospitalisation d'Ile-de-France (ARHIF) et le groupe " Segmentation des activités " de la direction de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (APHP) viennent en effet de présenter, en commission médicale d'établissement, leur plan pour l'avenir de l'hôpital. A très court terme, il est question de supprimer toutes les activités d'urgence, le laboratoire d'imagerie par résonance magnétique et de refuser l'arrivée d'un scanner. Cette décision est prise alors que le projet médical élaboré par le comité consultatif médical de l'établissement pour 2001-2004 n'est pas encore finalisé. L'hôpital de Garches est connu dans le monde entier pour ses activités spécialisées concernant les handicaps lourds, adultes et enfants. C'est un pôle de référence en matière de prise en charge médico-chirurgicale, de rééducation, de recherche et d'enseignement. Depuis plusieurs années, le manque de décision d'investissements adaptés fait subir au personnel des contraintes croissantes. Une gestion purement comptable, sourde aux propositions du personnel et ignorante des besoins des usagers, a déjà provoqué une perte grave de potentiel et de savoir-faire. Le projet que tente d'imposer l'ARHIF remet en cause toute la filière spécialisée de prise en charge du handicap à Garches. Son maintien est en effet incompatible avec la disparition du plateau technique qui est envisagée. L'hospitalisation d'un handicapé lourd nécessite en effet des examens hématologiques, biochimiques, anatomo-pathologiques, immunologiques, toxicologiques... Cette perspective de disparition d'un des ares centres français de prise en charge multidisciplinaire du patient, de l'accident à la réinsertion, en passant par l'appareillage et la rééducation, révolte les professionnels de l'hôpital. Le comité de sauvegarde, qu'ils ont créé lundi 20 mars 2000, a déjà recueilli l'adhésion de 1 415 usagers ou malades, de 919 agents, de 92 médecins dont 5 chefs de service, de 20 étudiants en médecine de l'UFR (Unité de formation et de recherche) de Paris-Ouest et de 53 élèves infirmier(e)s. Il exige le rejet officiel des propositions de l'ARHIF et du groupe " Segmentation des activités " de la direction de l'APHP. Elle lui demande quelles dispositions elle envisage afin de retirer cette décision arbitraire et d'étudier, en concertation avec les personnels et leurs organisations syndicales, les moyens de consolider et de promouvoir ce pôle d'excellence, un des plus prestigieux en France dans le domaine du soin du malade handicapé.

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La question est caduque

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