Question de M. MURAT Bernard (Corrèze - RPR) publiée le 13/04/2000

M. Bernard Murat attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les graves conséquences du projet de réforme des lycées en matière de réduction du temps d'enseignement de l'histoire et de la géographie dans les séries scientifiques (série S). Suite à la réforme de 1992, une distorsion existe déjà entre la série S et les autres séries générales : pour les mêmes contenus et les mêmes épreuves, la dotation horaire est de trois heures en série S et de quatre heures dans les séries littéraires ou économiques. En réduisant à 2,5 heures par semaine le temps consacré à l'histoire et à la géographie dans la série S, ce projet compromet non seulement l'utilisation de méthodes pédagogiques innovantes, mais aussi va conduire à remettre en cause le contenu des enseignements. Or l'histoire et la géographie apportent une contribution essentielle à la formation civique des élèves. Ce n'est pas en supprimant l'étude de l'Italie fasciste, de la crise des démocraties libérales ou de la Russie, que l'on favorise la réflexion citoyenne des élèves ! Bien au contraire, un tel projet occasionnerait une perte de repères qui sont nécessaires à l'exercice des devoirs civiques. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir revenir sur ce projet de réforme et de maintenir, au moins, les trois heures hebdomadaires actuelles d'histoire et de géographie en série S.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 10/08/2000

Réponse. - Dans sa conférence de presse du 27 avril 2000, le ministre de l'éducation nationale a défini les grandes orientations dans lesquelles s'inscrit la poursuite de la réforme des lycées : préserver la diversité des savoirs en favorisant l'égale dignité des filières qui les incarnent ; pour ce faire, des aménagements ont été apportés aux différentes séries et classes ; favoriser la mise en place des dispositifs d'innovation pédagogique, centrés plus étroitement sur les besoins des élèves : aide individualisée en classe de seconde, travaux personnels encadrés en classes de première et terminale ; rénover les contenus d'enseignement en préservant les exigences intellectuelles indispensables à une formation de qualité. La réforme s'applique à la rentrée 2000 en classes de première des séries générales. Les classes terminales seront concernées à partir de la rentrée 2001. S'agissant de l'histoire-géographie, le ministre est particulièrement attaché à l'enseignement de ces disciplines qui fournissent des éléments indispensables pour la connaissance et la compréhension du monde actuel, et ce dans toutes les séries. La réforme des lycées conserve toute leur place à ces disciplines fondamentales. Les horaires actuels ont été maintenus dans la plupart des séries, sauf en série S. Le réaménagement de cette série a en effet été conduit avec le double souci, d'une part, de privilégier les matières scientifiques, en particulier les sciences expérimentales, afin d'y attirer en priorité les élèves réellement motivés par les études scientifiques et, d'autre part, de maintenir une part significative à la culture générale non scientifique. C'est cette préoccupation qui a conduit notamment à compenser la baisse de l'horaire d'histoire-géographie d'une demi-heure en classe terminale par l'introduction des dédoublements. Le groupe technique disciplinaire, à qui a été confiée l'élaboration des nouveaux programmes des lycées dont l'application interviendra en classe de seconde à partir de la rentrée 2001, proposera également des ajustements à l'actuel programme de première scientifique, qui seront appliqués à compter de la rentrée scolaire 2000.

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