Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 13/07/2000

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur l'information parue à la page 16 du quotidien Le Figaro du 19 mai 2000 selon laquelle d'après " l'Institut national du cancer (NCI), le taux de nouveaux cas de cancer a baissé de 0,8 % par an aux Etats-Unis, entre 1990 et 1997, après avoir augmenté de 1,2 % par an de 1973 à 1990 ". Il aimerait savoir si en France une telle étude a été réalisée. Dans l'affirmative quel en est le résultat et dans la négative le sera-t-elle prochainement.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 15/02/2001

Réponse. - Il n'y a pas en France d'enregistrement exhaustif ni d'enquête nationale sur tous les nouveaux cas de cancer. La mesure de l'incidence se fait à l'échelon national à partir des taux enregistrés dans les neuf registres du cancer existant sur le territoire. Ces registres couvrent certains départements ou régions et concernent soit tous les cancers, soit certains cancers (par exemple, le registre des tumeurs digestives en Bourgogne ou le Registre national des leucémies de l'enfant). L'estimation des taux d'incidence se fait alors par extrapolation des taux mesurés au niveau des registres, en tenant compte des données de mortalité et de démographie disponibles sur le territoire. Le document le plus récent reposant sur cette technique est celui de l'institut de veille sanitaire : " Incidence et mortalité par cancer en France : situation en 1995 et évolution entre 1975 et 1995 ". Avec 147 721 décès en 1996, les cancers représentent la deuxième cause de mortalité pour les hommes qui meurent 1,6 fois plus de cancer que les femmes. En 1996 (dernière année disponible), ils représentent 89 194 décès (32 % des décès masculins) et se placent avant les maladies cardio-vasculaires. Chez la femme, les cancers sont responsables de 58 527 décès (23 % des décès féminins) et constituent la deuxième cause de mortalité après les maladies cardio-vasculaires. Le taux standardisé à l'Europe de mortalité par cancer pour 100 000 habitants en France en 1995 est de 296 pour 100 000 chez les hommes et de 131 pour 100 000 chez les femmes. Les cancers représentent en 1996 la première cause de décès prématuré avec 37 % de décès avant 65 ans. Ainsi, les années potentielles de vie perdues (APVP) dues aux décès par cancer entre 1 et 64 ans représentent, en 1996, 32 % du total des APVP, derrière les morts accidentelles et violentes. Cette part a augmenté de près de 2 % entre le début et la fin des années quatre-vingt. La mortalité par cancer chez les hommes entre 0 et 64 ans a très régulièrement augmenté depuis le début des années soixante-dix jusqu'en 1985, date à laquelle la tendance a commencé à s'inverser. Cette évolution a placé la France en tête des pays de l'Union européenne. Par contre, la mortalité pour les femmes a baissé régulièrement, comme la moyenne communautaire et situe la France au quatrième rang des pays de l'Union. Les causes de décès par cancer les plus fréquentes sont, par ordre décroissant, en 1996 : le cancer du poumon avec 23 930 décès, le cancer de l'intestin avec 16 170 décès, le cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS), c'est-à-dire incluant lèvre-cavité buccale, pharynx, sophage et larynx, avec 12 140 décès, le cancer du sein avec 10 800 décès, le cancer de la prostate avec 9 260 décès. Chez l'homme, la mortalité par cancer est essentiellement due au cancer du poumon (23 %), des voies aérodigestives supérieures (VADS) (12 %), de la prostate (11 %), et colorectaux (10 %). Chez la femme, il s'agit des cancers du sein pour 19 % de la mortalité par cancer, suivi des colorectaux (13 %), du poumon (6 %), de l'ovaire (6 %), de l'utérus (5 %), du pancréas (5 %), de l'estomac (4 %), des leucémies (4 %), de la vessie (2 %), puis des VADS (2 %). Chez l'homme, la mortalité par cancer a augmenté de 3 % entre 1990 et 1995, alors que, dans le même temps, la mortalité prématurée (avant l'âge de 65 ans) a diminué de 9 %. La diminution de 27 % de la mortalité prématurée des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS), de 24 % des cancers de la prospate, de 5 % des colorectaux et de 1,4 % des cancers du poumon rend compte de cette diminution de la mortalité prématurée chez l'homme. Chez la femme, la mortalité par cancer, qui avait diminué globalement de 8,9 % en 20 ans à partir de 1975, a augmenté de 4 % de 1990 à 1995. Cependant, la mortalité prématurée (avant 65 ans) diminue dans le même temps de 3 % essentiellement du fait de celle des cancers colorectaux (- 13 %) et du col utérin (- 8 %). En 1995, les disparités de mortalité par cancer entre régions sont plus importantes chez l'homme que chez la femme. Chez l'homme, les taux comparatifs vont, respectivement d'une sous-mortalité (- 16 %) en Midi-Pyrénées à une sur-mortalité (p 26 %) en Nord - Pas-de-Calais. En plus de cette dernière région, quatre présentent une mortalité supérieure de 10 % à la moyenne nationale. Il s'agit des régions Lorraine (p 16 %), Haute-Normandie (p 14 %), Picardie et Bretagne (p 13 %). Chez la femme, les taux comparatifs varient de façon plus modérée que chez l'homme : de - 12 % à p 14 %. Deux régions présentent une sous-mortalité supérieure à 10 % de la moyenne nationale. Il s'agit des régions Midi-Pyrénées et Limousin (- 12 %). Les cancers expliquent 26 % de la mortalité prématurée avant 65 ans chez l'homme et 29 % chez la femme. L'incidence dans la population de moins de 65 ans est estimée à 210 pour 100 000 hommes (38 % de l'incidence totale) et 173 pour 100 000 femmes (53 % de l'incidence totale).

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