Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 24/08/2000

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre de la défense sur la tragédie du sous-marin russe en mer de Barents. Il souhaiterait connaître les causes précises de l'accident. La France a-t-elle été sollicitée directement pour apporter une aide à ce bâtiment et aurait-elle été techniquement en mesure d'apporter des secours adaptés à la situation ? D'une façon générale, dans un accident de ce type, disposons-nous d'un savoir-faire particulier et de procédures pour tenter de sauver la vie de l'équipage ?

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Réponse du ministère : Défense publiée le 02/11/2000

Réponse. - L'accident du sous-marin Kursk s'est produit dans les eaux territoriales russes de la mer de Barents. Il est donc extrêmement difficile d'obtenir des informations auprès de l'état-major de la flotte du Nord. Plusieurs hypothèses ont néanmoins été avancées sans qu'il soit possible à ce jour de connaître les circonstances précises de cet accident. Dès le mardi 15 août 2000, la France avait proposé son aide à la marine russe par la voie diplomatique. Le 16 août, la totalité du dispositif, constitué de deux équipes expertes en sauvegarde, était à 24 heures d'intervention sur le site du naufrage. Le 18 août, alors que l'aide de la marine britannique et norvégienne venait d'être sollicitée, les autorités russes avaient demandé à la France de maintenir son dispositif en alerte, en attendant de mieux connaître l'état du sous-marin Kursk. La marine russe ayant annoncé officiellement le 21 août que tout espoir de retrouver des survivants était perdu, cette alerte a été suspendue dans la soirée. La marine nationale a prévu plusieurs dispositifs complémentaires destinés à assurer la sauvegarde et le sauvetage de ses équipages. Pour prolonger la vie à bord, les sous-marins sont équipés de compartiments refuge avec air, eau, nourriture, chauffage et moyens de communication. Ils disposent également de possibilités de branchements extérieurs (dépressurisation et ventilation). De plus, des plongeurs ou des robots peuvent intervenir jusqu'à 80 mètres de profondeur (250 mètres en 2001). Pour permettre le sauvetage autonome jusqu'à l'immersion de 180 mètres, les sous-marins sont dotés de sas d'échange intérieur et extérieur. Tous les membres d'équipage possèdent une combinaison spéciale et suivent régulièrement des entraînements spéciaux. Enfin, pour organiser et réussir un sauvetage collectif, la marine nationale peut demander l'intervention en quarante-huit heures d'un sous-marin de sauvetage américain (DSRV), en vertu d'un accord valable jusqu'en 2005. A cette date, un système différent conçu et développé par plusieurs pays européens prendra le relais.

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