Question de M. CHARASSE Michel (Puy-de-Dôme - SOC) publiée le 19/10/2000

M. Michel Charasse signale à M. le ministre de l'éducation nationale qu'il a été saisi des protestations de plusieurs parents d'enfants scolarisés en Corse dans l'enseignement public élémentaire en ce qui concerne les modalités actuelles d'enseignement de la langue corse. Selon les parents, les élèves qui ne suivent pas l'enseignement du corse se sentent souvent victimes d'une sorte de ségrégation, tandis qu'il arriverait fréquemment que pendant la classe certains enseignants engagent, même en dehors des heures d'enseignement de la langue corse, de petits dialogues impromptus avec certains élèves en leur parlant corse, alors qu'une partie de la classe ne comprend pas ce qui se dit au cours de cet échange. Les élèves qui n'apprennent pas et ne comprennent pas le corse ressentent très mal cette situation lorsqu'il s'agit de conversations qui sont engagées entre l'élève et son maître pendant les cours du programme normal, même si ces conversations sont ponctuelles et brèves. Il lui demande de bien vouloir lui faire connaître son opinion sur ces observations des parents d'élèves et les mesures qu'il compte prendre afin que l'enseignement public en Corse évite de créer certaines perturbations psychologiques entre les élèves qui apprennent et comprennent le corse et les autres qui refusent, comme c'est leur droit, de l''apprendre.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 01/02/2001

Réponse. - La langue et la culture corse sont enseignées à l'école primaire publique comme langue et culture régionale. Cet enseignement est dispensé aux élèves de l'école élémentaire principalement en initiation, pendant 3 heures par semaine, incluses dans l'horaire scolaire normal, sauf avis contraire des parents. Cette inclusion dans l'horaire scolaire est conforme à la circulaire ministérielle nº 95-86 du 7 avril 1995 relative à l'enseignement des langues et cultures régionales qui indique que l'enseignement s'intègre dans des programmes et horaires nationaux selon les aménagements acceptés par l'inspecteur d'académie, directeur des services départementaux de l'éducation nationale, dans le cadre des projets d'écoles. Conformément à la circulaire précédemment citée, l'enseignement du corse, langue régionale, est assuré à l'école élémentaire prioritairement par des enseignants de l'éducation nationale, c'est-à-dire par le maître de la classe ou par un autre maître qualifié de l'école. Les élèves ne suivant pas d'enseignement du corse bénéficient néanmoins pendant le déroulement de celui-ci d'un encadrement pour une autre activité éducative. Quand le regroupement des élèves au sein d'une section spécifique pour l'enseignement corsophone est impossible, il revient au maître de prendre en charge, outre l'enseignement du corse, celui d'une autre activité éducative destinée aux élèves de la classe ne suivant pas cet enseignement. Dans tous les cas, en dehors des moments spécifiques pour l'enseignement de la langue régionale, le maître parle pour être compris de tous les enfants. Des conversations particulières, des apartés en langue régionale n'ont pas de raison d'être ; et si la spontanéité des échanges conduit à ce qu'il en existe, le maître doit avoir le souci de " traduire ", de reformuler à l'intention de tous. L'enseignement des langues diverses dans l'école a pour objectif de favoriser les liens en rendant possibles des échanges plus nombreux ; en aucun cas, les apprentissages ne doivent aboutir à isoler, voire à marginaliser des élèves. Si un dysfonctionnement manifeste s'est produit ponctuellement, les parents peuvent saisir l'inspecteur de l'éducation nationale de la circonscription concernée ou l'inspecteur d'académie, directeur des services départementaux de l'éducation nationale.

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