Question de M. DULAIT André (Deux-Sèvres - UC) publiée le 26/10/2000

M. André Dulait appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les annonces récentes de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne, de l'Espagne et des Pays-Bas après celles de l'Italie de reconnaître la Corée du Nord. Dans le même temps, la secrétaire d'Etat américaine s'est rendue à Pyongyang. Ces différents événements diplomatiques accompagnent la politique d'ouverture du président sud-coréen, qui vient d'être récompensé par le prix Nobel de la Paix en oeuvrant pour le rapprochement entre les deux Corées. Il demande si sous la présidence française de l'Union européenne est envisagée une position officielle des Etats membres concernant l'éventuel établissement des relations diplomatiques, qui permettrait de renforcer l'image diplomatique de l'Europe dans le monde.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 28/12/2000

Réponse. - Le prix Nobel de la paix a été attribué à M. Kim Dae-jung, Président de la République de Corée, en hommage à son engagement en faveur des droits de l'homme et du rapprochement intercoréen. Cette politique de rapprochement a reçu, dès le début, le soutien de la France et de l'Union européenne. L'appui concret à la République populaire démocratique de Corée s'est manifesté par des mesures d'ordre économique et humanitaire telles que la participation à la KEDO, à hauteur de 75 millions d'euros sur 5 ans, ou la fourniture d'aide humanitaire pour un montant cumulé de près de 200 millions d'euros. Le soutien de l'Union européenne est également traduit au plan politique, dès juillet 1999, par la publication des conclusions du conseil des affaires générales qui a défini la position et les attentes de l'Union vis-à-vis de la République populaire démocratique de Corée. Prenant en compte les évolutions intervenues au cours des derniers mois, l'Union européenne a incité la République populaire démocratique de Corée à poursuivre le processus de réconciliation intercoréen. Elle a présenté, dès le mois d'octobre, un certain nombre de mesures d'encouragement. Enfin, le 22 novembre dernier, elle a confirmé son engagement par la publication des lignes de conduite qui gouvernent ses relations avec la République populaire démocratique de Corée et dont le détail a été exposé aux autorités nord-coréennes à l'occasion de la visite à Pyongyang de la " troïka " européenne, du 25 au 28 novembre. Ces différentes mesures soulignent donc à la fois l'intérêt que porte l'Europe à la péninsule coréenne et l'importance qu'elle accorde à la stabilisation de cette région. Pour ce qui concerne la question de l'établissement de relations diplomatiques avec la République populaire démocratique de Corée, il s'agit d'une décision relevant de la souveraineté des Etats. Les partenaires européens connaissent des situations variées : certains partenaires entretiennent déjà de telles relations, depuis parfois longtemps, d'autres ont annoncé leur intention de s'engager dans un processus devant conduire, à terme, à l'établissement de relations diplomatiques, d'autres enfin, dont la France, ont indiqué ne pas envisager une telle mesure dans l'immédiat. Les membres de l'Union européenne s'accordent à considérer que le contenu de la relation est plus important que sa nature juridique. A cet égard, les lignes d'action définies par l'Union européenne ouvrent la voie au développement des relations avec la République populaire démocratique de Corée, au service de la paix et de la stabilité dans la péninsule coréenne.

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