Question de M. MATHIEU Serge (Rhône - RI) publiée le 30/11/2000

M. Serge Mathieu demande à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés de lui préciser les perspectives de son action ministérielle s'inspirant de deux études réalisées par l'Institut national d'études démographiques (INED) qui ont constaté que l'espérance de vie des femmes progresse de moins en moins, notamment en raison du développement du tabagisme. Il lui demande s'il n'y a pas quelque hypocrisie à laisser se développer le tabagisme, source de revenus fiscaux importants quand on en connait les effets ravageurs quant à la mortalité féminine et la natalité.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 07/06/2001

Les enquêtes récentes concluent à la progression des pathologies liées au tabagisme des femmes et établissent une corrélation entre leur consommation de tabac et le ralentissement de la progression de leur espérance de vie. La part des femmes dans la population des fumeurs est en augmentation constante depuis le milieu des années soixante-dix. Aujourd'hui, 40 % des hommes et 31 % des femmes de 18 à 75 ans déclarent fumer. Par ailleurs, 30,9 % des femmes enceintes fument pendant leur grossesse. Ces évolutions de consommation alarmantes nécessitent une action soutenue de lutte contre le tabagisme, notamment à l'égard des femmes. Le plan national contre le tabagisme adopté en mai 1999 avait notamment pour objectif de faire diminuer de moitié la proportion de femmes fumant pendant leur grossesse et d'éviter la reprise du tabagisme après l'accouchement. Dans ce cadre, une campagne d'information des femmes enceintes portant sur les risques spécifiques pour la grossesse, le nourrisson et le jeune enfant a été mise en place avec le soutien des gynécologues obstétriciens et des sages femmes. Le programme national de lutte contre le cancer, présenté en février 2000, marque également la volonté du Gouvernement de renforcer l'action des pouvoirs publics dans ce domaine. Par ailleurs, en matière d'augmentation des prix du tabac, le rapport de M. Alfred Recours, député de l'Eure, remis au Premier ministre en octobre 1999, préconisait d'augmenter de 20 % les prix de vente du tabac en cinq ans dans un objectif de diminution de la consommation globale de 6 %. Les conclusions du rapport d'évaluation de la loi Evin avaient également souligné le rôle déterminant de la hausse des prix du tabac dans la réduction de la consommation globale. Le Gouvernement s'est donc engagé, dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2000, à rechercher au cours des années 2000-2002 une hausse des prix du tabac d'au moins 5 % par an, afin d'avoir un réel impact sur la consommation. Deux augmentations successives de 5 % ont d'ores et déjà eu lieu en janvier 2000 et en janvier 2001. Enfin, le Comité français d'éducation pour la santé (CFES), en cofinancement avec l'assurance maladie, développe d'importantes campagnes de communication spécifiquement destinées aux femmes et aux jeunes filles. L'évaluation de la campagne menée au cours de l'année 2000 dans la presse féminine a souligné son impact décisif, en particulier auprès des femmes fumeuses.

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