Question de M. RICHERT Philippe (Bas-Rhin - UC) publiée le 30/11/2000

M. Philippe Richert attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur la mise en place d'une campagne d'incitation au dépistage du virus de l'hépatite C. Elle apparaît d'autant plus nécessaire que bon nombre de personnes peuvent être porteurs de la maladie sans le savoir, et que les médecins préconisent de traiter les patients sans attendre l'apparition de lésions sévères et irréversibles, sachant que le virus est très lent à agir et peut provoquer des cirrhoses et cancers dix à trente ans après la contamination. Aussi, il la remercie de bien vouloir lui faire part de ses intentions en matière de dépistage du virus de l'hépatite C.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 20/12/2001

Le renforcement de l'accès au dépistage de l'hépatite C constitue l'un des six programmes du plan gouvernemental de lutte contre l'hépatite C (1999-2002). L'objectif du plan est d'obtenir, d'ici 2002, qu'au moins 75 % des personnes séropositives vis-à-vis du virus de l'hépatite C (VHC) soient dépistées, sachant qu'en 1994, on estimait à 25 % la proportion de personnes séropositives connaissant son statut sérologique. En 2000, compte tenu qu'au moins un tiers des personnes séropositives ignorait encore son statut et des progrès de l'efficacité du traitement, la stratégie de dépistage a été élargie et renforcée. Une première campagne d'incitation au dépistage a été lancée le 28 juin 2000. Elle visait essentiellement à sensibiliser les médecins généralistes à rechercher les situations à risques chez leurs patients, en les plaçant au coeur du dispositif. Elle a comporté la diffusion aux médecins, aux patients et aux usagers de drogue intraveineuse, de livrets et dépliants d'information ainsi que d'affiches pour inciter au dépistage. L'évaluation de cette campagne auprès des médecins généralistes a donné des résultats satisfaisants. En mai 2001, une campagne radio, consacrée spécifiquement aux risques du piercing et du tatouage a été diffusée en direction des jeunes. Le 1er juin 2001, une deuxième campagne d'incitation au dépistage, cofinancée par le ministère de la santé et l'assurance maladie, a été lancée. Il s'agit d'une campagne média prolongée qui vise à informer le public des nombreuses situations nécessitant un dépistage, du caractère silencieux et potentiellement grave de la maladie, en insistant sur les meilleures chances de guérison en cas de prise en charge précoce. Cette campagne s'appuie sur les recommandations de l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (janvier 2001) qui établissent la liste des situations devant bénéficier d'un test de dépistage et proposent que les usagers de drogues soient dépistés régulièrement. La campagne a comporté la parution d'informations en juin dans 70 titres de la presse quotidienne régionale et nationale. Elle a été renouvelée en septembre et octobre par des messages sur les radios et complétée par la diffusion de documents actualisés. Les annonces dans la presse incitent à se faire dépister : les personnes qui, avant 1992, ont reçu des produits sanguins ou ont eu une intervention chirurgicale importante, un séjour en réanimation, une hémorragie digestive, un accouchement difficile, des soins en néonatologie ou en pédiatrie pour une maladie grave, du fait de l'exposition possible à des produits sanguins ; les personnes qui ont utilisé, même une fois dans leur vie, des drogues par voie intraveineuse ou pernasale ; les personnes qui vivent ou ont vécu avec une personne atteinte d'hépatite C ; les personnes qui ont eu recours au tatouage, au piercing, à la mésothérapie ou à l'acupuncture sans aiguilles jetables ou personnelles ; les personnes ayant reçu des soins en pays d'endémie à VHC. Les annonces radio reprennent quatre de ces situations en insistant sur le fait que l'hépatite C peut se soigner. L'incitation au dépistage des personnes incarcérées ou l'ayant été a été diffusée via les services concernés. Un dépliant actualisé concernant la liste des personnes à dépister est également disponible, depuis juin 2000, sur le site Internet du ministère de la santé. Un numéro vert national " Hépatites Info Services ", créé fin 1999, contribue à l'information du public. Les premiers résultats de la surveillance de l'activité de dépistage par l'Institut national de la veille sanitaire à partir d'un réseau de 270 laboratoires d'analyse de biologie médicale sont attendus fin 2001.

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