Question de M. LAGAUCHE Serge (Val-de-Marne - SOC) publiée le 07/12/2000

M. Serge Lagauche attire l'attention de Mme le ministre déléguée à la famille et à l'enfance sur la faiblesse des structures d'accueil spécifiques pour les adolescents. Comme l'a souligné le rapport annuel du défenseur des enfants, la France détient le " record du taux de suicide le plus élevé d'Europe chez les quinze - vingt-quatre ans. Le suicide constitue la seconde cause de mortalité, après les accidents de la circulation, dans cette tranche d'âge (...) ; un tiers des tentatives de suicide d'adolescents sont suivies de récidives et seules 22 à 35 % des tentatives font l'objet d'une hospitalisation. Ces constats perdurent depuis plusieurs années (...) ; les principaux facteurs de risque suicidaire sont les violences familiales, les difficultés scolaires, les troubles psychologiques ou psychiatriques et comportementaux ". Aussi importe-t-il de développer, outre les centres d'accueil thérapeutiques, un réseau de prévention à travers des maisons de l'adolescence, comme il existe des maisons des droits de l'enfant. Elles pourraient réunir des équipes pluridisciplinaires (médecins, psychologues, psychiatres, avocats, travailleurs sociaux...) afin d'assurer un réel travail de prévention à l'échelle nationale et de prendre en charge de manière globale les adolescents en difficultés. Cela est d'autant plus nécessaire que bien souvent les interventions des professionnels de la santé sont trop tardives car concentrées sur les périodes de crise. Il lui demande donc quelles mesures elle entend prendre en ce sens.

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Réponse du ministère : Famille publiée le 08/03/2001

Réponse. - Afin de pallier les limites rencontrées par les actions classiques en matière de prévention des conduites à risque et de prise en charge de la souffrance des adolescents, trop généralistes ou trop médicalisées, le Gouvernement développe, depuis 1996, des structures d'accueil, d'écoute et de médiation qui s'adressent aux jeunes de dix à vingt-cinq ans et à leurs parents. Il s'agit des points d'accueil jeunes et des points d'écoute jeunes implantés sur leurs lieux de vie, quartiers et/ou lieux de passage, qui proposent une approche globale aux adolescents et jeunes en situation de mal-être, souffrance, conduites à risque, violence, suicide, conflits familiaux, fugue, échec scolaire... Ces structures offrent des prestations : d'accueil gratuit et confidentiel, aux horaires adaptés ; d'écoute et de soutien centrés sur la parole du jeune pouvant préparer une orientation vers une prise en charge médicale ou sociale ; de médiation avec les membres de la famille et éventuellement avec d'autres instances ; de sensibilisation des jeunes tout public ou en situation de risque. Ces actions sont menées en liaison avec un collectif regroupant les principales institutions concernées, notamment l'école, ainsi qu'avec un réseau d'adultes de proximité. Il existe aujourd'hui 170 structures de ce type en activité qui accueillent près de 50 000 jeunes. A côté des points d'accueil et d'écoute pour les jeunes, les pouvoirs publics soutiennent différentes expériences de maison de santé pour les jeunes, certaines appelées " maisons de l'adolescence ", au sein desquelles des équipes pluridisciplinaires offrent le même type d'approche globale en intervenant sur tous les problèmes de santé que peuvent rencontrer les jeunes. Il existe enfin, pour répondre à la demande d'écoute individualisée et anonyme en matière de santé des jeunes, différentes lignes téléphoniques gratuites, en particulier : le fil santé jeunes, drogues info-services, SOS amitié... Elles proposent une écoute, un échange, une information et, dans certains cas, une orientation vers un service spécialisé.

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